Essai Harley Davidson FXBR Breakout 117 - Parler vrai !

il y a 1 an

En attendant un nouveau revirement de position quant à ses futures motos électriques, Harley Davidson nous gratifie cette année de sa Breakout 117. Une Harley comme on les aime (ou pas) avec des kilos et du couple à revendre. Yeah !

Depuis sa funeste décision de préférer les moteurs à bobinages en lieu et place de ses légendaires V-Twin tonitruants, la firme de Milwaukee suscite bien des interrogations quant à son avenir au sein de cette communauté de passionnés barbus et chevelus. Histoire de faire passer cette amère décision, Harley Davidson nous provoque (tant mieux) avec le retour d’une Breakout dont la commercialisation s’était quelque peu ralentie au gré de ses versions Softails. Les plus âgés d’entre nous se souviennent certainement du jeu « Breakout » lancé par Atari au siècle dernier qui consistait à briser un mur sans cesse reconstruit au moyen d’un curseur et d’une bille. L’idée de ce « breakdown the wall » sera d’ailleurs repris en 1979 par Pink Floyd dont le succès est encore bien présent en 2023. Mais revenons-en à cette FXBR Breakout 117 qui vient de voir le jour en hommage au 120ème anniversaire de la marque. Appartenant à la catégorie CVO (la plus chère), tout est question ici de superlatif. Un moteur Milwaukee Eight 117 de 1.923cc, 8 soupapes pour 102 chevaux, dont les 170 Nm de couple vous propulseront dès les plus bas régimes via son énorme boudin de 240 à l’arrière, le tout relié à une partie-cycle située au ras des pâquerettes.

The King

S’asseoir sur une telle machine me replonge immédiatement dans cette époque où tout ou presque était autorisé et où les plus grands artistes arpentaient les highways à vitesse réduite mais avec un max de frime. D’entrée de jeu, il faut faire ressortir ses biceps pour redresser les 310 kg de la machine. Le guidon est… loin devant et les repose-pieds sont… aussi loin devant. J’exagère mais la position n’est malgré tout pas évidente à adopter. Quoi que la selle semble assez bien rembourrée et dessinée. Une sortie de plusieurs centaines de kilomètres vous en dira certainement plus. Pour ma part, je me limiterai à quelques kilomètres pour cette trop brève prise en mains. Bienvenue dans le monde du chopper. Un pneu étroit de 21 pouces devant et une jante très large de 18 pouces derrière, jantes à 26 larges rayons svp ! Le tout entouré de chromes et d’une double sortie d’échappement à droite. Cette Breakout m’impressionne et le regard des badauds en dit long sur la qualité de la finition et le choix des couleurs. Pour info, n’espérez pas faire repeindre une CVO en Europe, Harley conserve les codes couleurs bien à l’abri chez Papy Joe.

Accélération contrôlée

Comme tous les constructeurs, HD a dû se plier aux exigences de sa clientèle et équipe cette version ultime du plaisir sur deux roues d’un Traction Control afin de limiter la déferlante de couple sur routes glissantes. La frime made in USA n’est pourtant pas en reste avec la possibilité de couper cette assistance afin de vous permettre de laisser un peu de gomme sur le bitume quand le feu passe au vert. Dès la mise en mouvement, la maniabilité reprend ses droits et la Breakout se conduit comme tout chopper bien pensé. Ça vibre quelque peu, ça ronronne gentiment (certainement déjà trop pour nos écolos nationaux) mais surtout les repose-pieds touchent à la moindre entrée de courbe. Avec une hauteur de selle de seulement 665 mm, il fallait s’y attendre. Oublions les courbes et apprécions plutôt les reprises. Au-dessus de 3.000 tr/min, les deux gros pistons envoient à la roue arrière une sacrée dose de puissance. Mieux vaut bien se cramponner aux poignées pour rester maître de la conduite. Avec son réservoir de 19 litres, il est possible, avec beaucoup d’optimisme, de traverser la Belgique de part en part sans ravitailler. Ce que j’espère tenter lors d’un essai de plus longue durée dans les prochains mois.

Conclusion

Cette Breakout 117 apporte un nouveau souffle à Harley Davidson. Que l’on apprécie ou non ce genre de conduite, elle a le mérite d’exister et les passionnés de la marque ne pourront que s’en réjouir. Reste à trouver les 29.995 € pour l’acquérir, auxquels s’ajouteront les accessoires indispensables, évidemment.

Dominique Mouton (USA) et Philippe Hunin

Les +

Look HD

Motorisation

Unique

Finition CVO

Les –

Garde au sol

Prix

 

La Harley Davidson FXBR Breakout 117 en quelques chiffres

Moteur :  Milwaukee Eight 117, bicylindre à refroidissement par huile/air, 4 soupapes par cylindre

Cylindrée : 1.923 cc

Puissance maximum : 101 ch à 4.750 tr/min

Couple maximal : 167 Nm à 3.500 tr/min

Embrayage :  Multidisque à bain d’huile

Boite : 6 vitesses

Transmission finale – Courroie

Cadre :  Tubulaire acier

Suspension avant : fourche télescopique de 49mm, réglable, déb 130mm

Suspension arrière : mono-amortisseur à ressort, réglable en précharge, déb 86mm

Freins avant : double disque flottants 300 mm à étriers fixes, 4 pistons, ABS

Frein arrière : disque 292 mm à étrier flottant, 2 pistons, ABS

Hauteur de selle :  665 mm

Poids (TPF) : 310 kg 

Réservoir : 18,9 litres

Prix : 29.995 €

Mots-clés: Motos-Bikes
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