Essai Moto Husqvarna Svartpilen 125 : La flèche
Une fois les différents tests sanitaires passés pour sortir du pays, qui soit dit en passant ne seront vérifiés à aucun moment, j’atterris à Barcelone, capitale européenne du design. Le marketing est orienté vers un public jeune et dynamique, les 15 chevaux et le côté urbain de cette version « entrée de gamme » devrait en séduire plus d’un. Le décor est planté, action.
Similitude
Poursuivant la tradition de partage de pièces avec la gamme Duke de KTM, cette « Husky » emprunte la majorité de ses composant à la Duke 125 mis à part le cadre, le bras oscillant et les roues qu’elle hérite de sa grande sœur, la Svartpilen 401. Un mélange de deux recettes qui fonctionnent pour un résultat garantissant des sensations et un comportement routier déjà établi. Effectivement, après l’avoir enfourchée, deux choses me sont directement venues à l’esprit : premièrement, la position de conduite est déjà connue, dos droit, un peu en avant, bras bien écartés et repose-pieds surélevés vers l’arrière, on semble être fermement accroché à cette flèche noire (traduction littérale de Svartpilen). Ensuite la sensation d’être sur une moto de plus grosse cylindrée arrive très rapidement. Effectivement même si l’ensemble est assez compact, l’héritage de la partie cycle de sa grande sœur 401 y est pour beaucoup !
Un équipement premium
La petite dernière de la gamme embarque un équipement assez basique, mais dont les finitions sont très bien exécutées. A chaque coup d’œil, je remarquais un nouveau détail que je n’avais pas vu auparavant : une inscription sur le cuir de la selle, un liseré sur les jantes, un sigle Husqvarna sur le radiateur, etc. Toutes les commandes au guidon sont rétroéclairées, même si elles sont peu nombreuses, elles ont le mérite d’être facilement accessibles et visibles. D’ailleurs tous les éclairages de la moto sont à base de LED. Le grand feu avant, le feu arrière et les clignoteurs aussi ! Dommage cependant de l’avoir équipée du compteur numérique bi-tons rond déjà présent sur les autres modèles Svartpilen. Il est lisible et complet mais à l’heure des écrans TFT couleurs, il s’agit d’un point qui ne suit pas la logique marketing de Husqvarna : cibler la génération jeune et connectée. L’ABS de la roue arrière y est tout de même déconnectable via un mode Supermoto. De quoi faire glisser le train arrière car en temps normal les pneus Pirelli Scorpion Rally STR accrochent bien la route. Que ce soit sur le tarmac ou en off road, ces pneus assurent un grip impeccable avec en prime un aspect esthétique très branché.
Travail soigné
Tous les doutes concernant la production de cette moto en Inde peuvent être balayés. L’ensemble est très soigné avec un souci du détail de haut niveau. Si on voulait chipoter, le passage de certains câbles et quelques soudures spéciales au niveau du collecteur de la ligne d’échappement seraient à mentionner. Par contre la belle cartouche du silencieux laisse entendre un joli son. Aucune raison de s’empresser de la remplacer donc ! Les freins Bybre et les suspensions WP dites équivalentes à la Svartpilen 401, bien que non réglables, jouent dans une catégorie bien plus que suffisante pour la (plus) petite cylindrée de cette moto. Combinés avec une selle relativement molle (une selle Ergo encore plus confortable est disponible séparément), il est possible de passer plusieurs heures, sans fatigue, derrière le guidon.
Car oui, une fois en votre possession cette moto ne demandera qu’à sortir. Tant en ville que sur routes secondaires, son comportement joueur en étonnera plus d’un. Effectivement, ce monocylindre 125 cc est discret mais bien réglé. La large plage du régime de 2.000 à 11.000 tr/min peut être exploitée. Cela rend son utilisation agréable et idéale pour un débutant. Les reprises se font sans accro et le frein moteur est assez doux pour ne pas surprendre les nouveaux titulaires du permis A1. Le passage des vitesses est fluide et en conservant le régime à 7.500 tr/min la vitesse de 110 km/h se maintient facilement. Au-delà de cette vitesse, l’accélération se fait plus doucement mais là n’est absolument pas son utilisation préconisée. En effet, le plaisir se trouve sur routes sinueuses ou le slalom urbain dans lequel elle excelle. Son poids de 146 kg auquel il faudra encore ajouter les 9,5 l du réservoir se fait oublier très rapidement car on a l’impression qu’elle pèse moins tellement elle est maniable, avec ou sans l’aide du moteur.
Conclusion
Cette Svartpilen 125 touche son public avec précision. Ce n’est pas une moto destinée à la performance mais un moyen de transport urbain ultra-stylé avec très peu de défaut. Pour 5.099 €, vous aurez une moto différente de celle de vos copains et assez atypique qui attirera le regard des curieux.
Les +
- Look très design
- Agrément de conduite
- Bruit de l’échappement
- Feux LED
Les -
- Compteur
- Rétroviseurs peu fonctionnels
- Prix des accessoires
L’Husqvarna Svartpilen 125 en quelques chiffres :
Moteur : monocylindre 4-temps, 4 soupapes, double ACT, refroidi par eau
Cylindrée : 124,7cc
Puissance : 15ch à 9.500tr/min
Couple maximum : 12Nm à 7.500tr/min
Boite de vitesse : 6 rapports
Transmission finale : par chaîne
Cadre : treillis tubulaire en acier
Suspension avant : fourche inversée WP Apex de 43mm, déb. 142mm
Suspension arrière : mono-amortisseur monoshock WP Apex réglable en précharge sur 5 niveaux, déb 142mm
Frein avant : simple disque de 320mm, étrier à quatre pistons opposés, ABS Bosch
Frein arrière : simple disque de 230mm, étrier flottant à simple piston, ABS Bosch
Hauteur de selle : 835mm
Poids : 146kg (à sec)
Réservoir : 9,5 l
Prix : 5.099 €