INTERVIEW Patrick Peter : « Spa-Classic, la version belge du Mans Classic »

il y a 7 mois | Stéphane Lémeret

En plus de nous présenter l’édition 2024 de son incontournable « Spa-Classic » (qui a lieu du 17 au 19 mai), le spécialiste incontesté des courses historiques Patrick Peter nous livre un secret : celui d’une règle que seul Peter Auto a mis en place en sport automobile…

Quelles seront les voitures vedettes de Spa-Classic cette année ?
Nous mettons en place un hommage aux Porsche 917 avec des pilotes comme Gérard Larousse, Richard Attwood, Jürgen Barth ou encore Philippe Siffert Jr qui représentera son défunt père. À ce jour, 5 châssis ont été confirmés.

Et quelles seront les autres nouveautés de cette édition 2024 ?
Nous avons créé deux nouveaux plateaux. Premièrement « The Gentlemen Challenge », avec des voitures de 1950 à 1965 regroupant les anciens plateaux « The Greatest’s Trophy » et « Fifties’ Legends ». Et deuxièmement le tout nouveau « Classic Touring Challenge ». Ce dernier présentera une variété de voitures de tourisme classiques d’avant 1966, opposant les Mini Cooper ou Lotus Cortina aux imposantes Jaguar Mk2, entre autres. En course historique, chez nous, les voitures de tourisme se bagarrent toujours très fortement. Mais nous faisons en sorte que cela reste propre sur la piste. Nous ne voulons pas de stock-car !

Comment procédez-vous pour éviter cette dérive ?

Nous sommes les seuls à imposer une règle inédite en sport automobile : si un concurrent est jugé avoir volontairement conduit avec agressivité amenant des dégâts, il doit payer 50% des dommages causés à son adversaire. Ça fonctionne très bien et voilà pourquoi nous avons d’aussi belles voitures, souvent originales et pas toujours des répliques. D’ailleurs, nous donnons un handicap chronométré aux répliques afin que les originales soient privilégiées et puissent être sur le podium !     

Comment pouvez-vous expliquer le succès de vos événements et plus particulièrement des courses de voitures anciennes ?

Les voitures modernes sont de plus en plus ennuyeuses. Les assistances à la conduite vous rappellent sans cesse à l’ordre. Sur la route, on ne peut plus du tout s’amuser. Il y a donc un intérêt pour tout ce qui est ancien. De notre côté, nous avons amené une certaine rigueur dans nos contrôles techniques et sportifs. Et nous avons également tout mis en œuvre pour rendre nos meetings agréables, sans procédures administratives compliquées et sans que les concurrents doivent courir d’un côté à l’autre du circuit.

Un petit mot sur l’avenir du sport automobile historique, en matière environnementale ?

Nous faisons notre possible pour réduire les émissions de CO2 de nos activités. Nous avons réalisé des tests avec du carburant synthétique. Au dernier Mans Classic, nous avons fourni 25% du plateau avec ce carburant réduisant les émissions de 70 à 75%. Nous ferons de même à Spa-Classic. Nous ne pouvons pas encore le faire à grande échelle car la production ne suit pas. Mais l’objectif est de faire rouler tout le plateau avec du carburant synthétique en 2027 ou 2028 !

Par définition, le sport auto historique est plus dangereux que le moderne. Cela fait-il partie de vos préoccupations pour l’avenir ?

En sport automobile historique, la sécurité dépend aussi du comportement intelligent ou non des pilotes. Il est évident que les anciennes n’ont pas la sécurité active et passive des voitures modernes. Mais il faut aussi accepter la notion de danger et arrêter de vouloir protéger tout le monde de tout et n’importe quoi. Une Bugatti Type 35 ne peut pas recevoir d’arceau ! C’est donc au pilote de s’adapter et de tout faire pour ne pas se mettre en danger.

Mots-clés: Classics
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