Essai Auto Hyundai i20 N : Un collector aux plaisirs bruts
C’est une tendance générale : nos voitures sont de plus en plus lisses, dans un moule standardisé qui leur enlève toute saveur. Et quand il s’agit de faire une version sportive, elle est souvent construite à grands renforts d’électrification et d’assistants artificiels, savamment soutenue par un marketing plus ou moins réussi. Rien de tout ça pour la i20N ! Cette petite bombe dont le look ne dénoterait pas dans un rassemblement tuning des années 2000 embarque un moteur essence tout ce qu’il y a de plus classique : un 1.6l turbo de 204 chevaux et 275 Nm, voire même 304 Nm grâce à l’overboost. Le tout associé à une boîte de vitesses manuelle à six rapports. Une recette simple, qui fait toujours le même effet lorsqu’elle est bien dosée dans une voiture affichant un petit 1.200kg : celui de vous coller un large sourire sur le visage !
Joue la comme Thierry
Et c’est bien ce que fait cette i20N ! Son moteur monte dans les tours avec une belle hargne, sa commande de boîte, courte, précise, directe est un régal à manier, et l’ensemble de son châssis semble tout droit inspiré de celui de Thierry Neuville en spéciale. La Coréenne fait preuve d’une efficacité redoutable. Sa direction permet d’inscrire le train avant très précisément, et quoi qu’il arrive, il reste figé au sol sans que l’adhérence ne montre de signe de faiblesses. Le différentiel mécanique à glissement limité sur le train avant remplit son œuvre, et la i20N avale les courbes à toutes les vitesses, et en toute décontraction. Sur le volant, un bouton « Rev » permet d’activer le Rev-matching, ce petit coup de gaz au rétrogradage qui permet de maintenir le moteur dans une rotation plus élevée pour des relances optimales. Le tout, accompagné d’une signature sonore très flatteuse, soulignée de pétarades à la décompression juste assez dosées pour ne pas être « too much ». Voilà pour le Mode N, le plus abouti des modes de conduite proposés, sélectionnables via les palettes bleues sur la jante du volant.
La course et les courses
Mais parce qu’on ne roule pas toujours le couteau entre les dents, Hyundai a conservé les modes Eco, Normal et Sport, adoucissant graduellement la réponse à l’accélérateur et la direction pour rendre la citadine plus utilisable au quotidien. Cela dit, il faudra dans tous les cas composer avec un amortissement hyper ferme, prix à payer pour profiter de cette sportive d’exception.
Verdict
Efficace, précise, agile : cette i20N est réellement jouissive à conduire et à contre-courant de la morosité ambiante ! Mais avec 158 g/km, Hyundai n’aurait-il que faire des normes d’émissions ? Pas vraiment. Pour éviter qu’un trop grand engouement pour la voiture ne vienne plomber sa moyenne globale d’émissions (et éviter les lourdes amendes qui en résultent), le Coréen ne distribuera cette i20N qu’en série limitée, à 150 exemplaires numérotés pour le Belux. Un collector facturé 30.499€, dont les clés seront remises au client dans un écrin exclusif accompagné d’un autographe de Thierry Neuville himself.
Ses bons côtés
- Son caractère entier, vivant et son plaisir de conduite jouissif
- Son look volontairement exubérant, qu’on aimera ou pas
- Sa belle polyvalence à l’usage
Hyundai i20N
- Longueur : 4,075 m
- Largeur : 1,775 m
- Hauteur : 1,440 m
- Coffre : 352 l
- Poids : 1 190 kg
- Puissance : 204 ch
- Couple : 275 Nm
- Vitesse max : 230 km/h
- Accélération (de 0 à 100 km/h) : 6,2 s
- CO2 (WLTP) : 158 g/km
- Prix de base : 30.499€