Il nous est déjà arrivé à tous, après une semaine de boulot, de retrouver quelques collègues autour d’un verre au bar du coin pour refaire le monde. Ça arrive à Jim Ratcliffe aussi. Et un jour de 2020, la discussion s’est orientée vers l’actu automobile du moment : le lancement du nouveau Defender. Un modèle gentrifié, tenant plus de l’objet de luxe que du baroudeur, au grand dam de notre homme et de ses collègues. Sauf que Ratcliffe n’est pas n’importe qui : c’est le PDG d’Ineos, l’une des sociétés pétrolières les plus prolifiques du monde. Alors quand l’un d’eux a dit « Eh bien puisqu’il n’existe plus de vrai franchisseur anglais, on devrait en faire un nous-même », il a tout simplement répondu : « Chiche !? ». Et voilà comment, fin 2023, nous nous sommes retrouvés au volant de l’Ineos Grenadier, baptisé du nom du bar où est né l’idée.

Ineos Grenadier : plein de boutons !

Le Grenadier est indéniablement inspiré du Defender originel. Cela lui a d’ailleurs valu un procès – remporté – face à Land Rover. Ineos a pris soin de conserver tous les atouts du modèle, avec ses arêtes droites, son pare-brise plat, ses phares ronds, son châssis apparent, et sa construction simple et solide. Il en est de même à bord où, fait rare en 2023, chaque commande a droit à son propre bouton, prévus pour être utilisés avec des mains gantées. Il y en a jusqu’au-dessus des passagers avant, qui prévoient déjà les différents systèmes optionnels que les plus aventuriers pourront ajouter. Ici, l’électronique est réduite à sa plus simple expression : un écran central qui se charge de tout… y compris du tachymètre et de l’instrumentation, ce qui demande un petit temps d’adaptation.

A l’aise partout !

Techniquement, Ineos frappe fort. Il s’est entouré de solides partenaires : BMW pour les moteurs 3.0l essence et diesel, et ZF pour la transmission automatique à 7 rapports. Et le Grenadier est véritablement armé pour passer partout. Que ce soit grâce à sa garde au sol généreuse de 26 cm et ses gros pneus tout-terrain. Ou plutôt grâce à ses 3 différentiels verrouillables et sa gamme de vitesses courtes taillées pour le franchissement. Pour autant que nous ayons pu en juger dans la boue, rien ne semble en mesure de l’arrêter !

Ces capacités en tout-terrain exceptionnelles sont combinées à un comportement routier remarquable pour un engin de ce type, notamment sur le plan du confort. Le moteur BMW, de 286 ch pour la version essence essayée, apporte en outre des performances sérieuses (8,6 s pour le 0 à 100 km/h) et une jolie sonorité. En fait, le principal point faible du Grenadier réside dans sa direction, trop assisté et imprécise, et son diamètre de braquage camionnesque, qui le rend mal à l’aise dans les espaces réduits.

Verdict

Pour un véhicule arrivé sur le marché en 2023, le Grenadier étonne. Loin de l’univers des SUV, c’est un engin « pur et dur », plein de caractère, qui pourra vous emmener au bout du monde. Oui, il porte clairement en lui tout l’ADN brut du Defender originel, modernisé juste comme il se doit, ce qui nous a insufflé le titre de cet article. Un fils spirituel qui fait toutefois payer un peu cher ses prestations, puisqu’il faudra s’acquitter d’un chèque de 76.000€ (utilitaire 2 places) ou 77.800€ (5 places) pour en profiter (des prix identiques en essence et diesel). Et composer avec une consommation élevée : 14,4 l/100km, soit 325 g CO2/km.

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Ses bons côtés :

-        Son look, « inspiré », pas copié.

-        Son moteur BMW sonore et plein de caractère

-        Ses capacités de franchissement hors-normes

Ineos Grenadier 3.0T Fieldmaster

Longueur : 4,900 m

Largeur : 1,930 m

Hauteur : 2,050 m

Volume du coffre : 1 152-2 035 l

Poids : 2 669 kg

Cylindrée : 2 998 cc

Puissance : 286 ch

Couple : 450 Nm

Vitesse max : 160 km/h

Accélération (de 0 à 100 km/h) : 8,6 s

Consommation moyenne (WLTP) : 14,4l/100km

CO2 : 325g/km

Prix de base : 77.800 € TVAC (5 places)