Comparatif Harley Davidson Nightster Special vs Triumph Bonneville T120 Black - Black is black
Voici deux marques plus que centenaires. Harley-Davidson vient de fêter son 120ème anniversaire et Triumph a commercialisé sa première moto en 1902. La Nightster est actuellement le « petit Sportster » de la gamme. À ce titre, rappelons que le premier Sportster a été produit en 1957. La T120 Bonneville, quant à elle, a été présentée au public pour la première fois en 1959. On ne peut donc pas nier que ces deux motos ont déjà une belle carrière.
Dans la tradition
Actuellement, la Nightster Special fait partie de la gamme sportive du constructeur américain. Mais tout est relatif, car pour être qualifiée de sportive chez les Ricains, il suffit d’afficher moins de 300 kg et accepter de prendre plus de 5.000 tr/min. Chez Triumph, la T120 Bonneville est passée au fil du temps du statut de moto sportive à celui de moto néo rétro, ou plus pudiquement de Modern Classics. C’est vrai que la marque anglaise a réussi le pari de garder une ligne très classique pour sa Bonnie tout en lui insufflant les technologies les plus récentes. Bravo. Quoi qu’il en soit, l’une comme l’autre véhiculent une certaine tradition en s’adjugeant le titre « d’ambassadrices de leur marque ».
Du rêve à la réalité
La Nightster Special que nous avons sous les yeux est la nouvelle variante de la Nighster sortie l’année dernière. Cette HD est propulsée par un bicylindre en V à 60° de 975cc à refroidissement liquide. Ce twin dénommé Revolution Max 975T est dérivé du moteur équipant la Pan America 1250. Chaque culasse possède deux arbres à cames et quatre soupapes. Il développe 89 chevaux à 7.500 tr/min et 95 Nm à 5.750 tr/min. En face, la Bonneville T120 est équipée d’un twin vertical de 1200cc également à refroidissement liquide commercialisé depuis 2015. Calé à 270°, il ne possède qu’un arbre à cames commandant 8 soupapes. Sa puissance est de 80 chevaux à 6.550 tr/min pour un couple de 105 Nm à 3.500 tr/min.
Versions ajoutées
Au sein de leur gamme, tant l’américaine que l’anglaise se distinguent de la version de base. La Nightster Special se différencie de la Nightster standard par une paire de jantes en aluminium coulé, un indicateur de pression des pneus, des caches soupapes noirs, une casquette de phare, un port USB, un régulateur de vitesse, un écran LCD-TFT connecté, un guidon plus haut et reculé et enfin une selle double avec des repose-pieds pour le passager. Pour l’anglaise, c’est beaucoup plus simple. La seule différence entre la T120 et la T120 black concerne le coloris noir majoritaire sur cette dernière y compris pour les jantes à rayons en aluminium.
Le premier contact avec l’américaine est un peu déroutant, surtout si on n’est pas habitué à rouler régulièrement sur un custom. La selle est basse et ne dépasse pas une hauteur de 715 mm. Avec les repose-pieds en position centrale sous les carters moteurs et le guidon un peu relevé, on a l’impression de « rentrer » dans la moto. Le petit écran circulaire LCD-TFT de 4 pouces en position centrale est assez lisible et regroupe la plupart des infos utiles pour cette moto. Il est possible de faire défiler d’autres informations comme les trips et l’autonomie via le commodo gauche identique à celui équipant la Pan America. Les deux leviers sont réglables et le démarrage sans clé se fait uniquement avec le bouton du coupe-circuit. Les deux rétroviseurs sont placés en bout de guidon.
Plus haut
Avec l’anglaise, c’est tout le contraire concernant la position de conduite. On grimpe sur la selle perchée à 790 mm et on a tout de suite la sensation d’être placé au premier étage. La position de conduite est statutaire, voire classique. L’instrumentation se compose de deux écrans analogiques intégrant chacun un petit écran LCD. Sur celui de gauche on peut faire défiler également quelques infos utiles. Tandis que celui de droite se contente de vous indiquer l’autonomie, le niveau du carburant et le fonctionnement du régulateur de vitesse. C’est simple, bien lisible et sans fioriture. Les deux leviers sont aussi réglables en écartement et les rétros se retrouvent, comme il se doit, accolés aux commodos. Au démarrage, on est un peu surpris par le sélecteur de vitesse de la Nightster. Avec un pied de taille assez courante comme le mien (41), il faut prendre appui avec le talon sur le repose-pied pour monter les rapports. Il faut au moins chausser du 44 pour être plus à l’aise. Pas très pratique et surtout pas très ergonomique. D’autant plus que le verrouillage de la boîte de vitesses est assez ferme. Heureusement que les commandes d’embrayage et de frein avant sont facilitées grâce au réglage des leviers. Pour la pédale de frein, c’est de nouveau le même problème que pour le sélecteur. Il faut vachement insister avec le bout du pied pour que le frein arrière entre en action. Sur la T120, par contre, on est dans la facilité à outrance. Il suffit de tourner la clé du contacteur, d’appuyer sur le starter et de passer les rapports.
Vibrations différentes
Côté moteur, on est de toute évidence sur des registres différents. Le Revolution Max 975T demande à être cravaché pour donner sa pleine mesure. Pas souple pour un dollar, il n’aime pas les bas régimes et commencera à donner de la voix au-delà de 3.000 tr/min. Contre toute attente, ce custom possède un moteur au tempérament sportif. Ce qui va à contre-courant de la philosophie même de cette moto. Le réglage électronique de l’échappement permet de faire varier sa sonorité grâce à une commande située sur le guidon. Une solution intéressante pour plaire à tout le monde mais qui a un coût : 1.963 €.
Le Twin vertical T120 est déjà une vieille connaissance. Arrivé sur le marché en 2015, il a reçu quelques modifications en 2021 avec son passage à l’Euro 5. Bien coupleux dès les plus bas régimes, il est assez généreux sur toute sa plage de fonctionnement, avec une sonorité sympathique issue de ses pots saucissons. La boîte de vitesses est un charme à elle toute seule avec un verrouillage net et précis. Ce twin est un véritable bonheur sur tous rapports. On en redemande !
Concernant la partie-cycle, avec la HD, on a l’impression de conduire une moto aussi droite et rigide qu’un tronc d’arbre. En comparaison, la Triumph se comporte comme une ballerine avec une chasse plus fermée (25,5°) et un empattement bien plus court (1.450 mm). Les dimensions des jantes n’arrangent rien à l’affaire. De 18 et 17 pouces (av/ar) pour la Bonnie, on passe à 19 et 16 pouces pour la Nightster. Vous aurez donc compris que ces deux motos ont un comportement, une fois de plus, diamétralement opposé. Avec la Harley, il faut anticiper le mouvement et prendre le temps pour tourner. Sans parler du rayon de braquage réduit qui demande à tendre les bras pour manipuler le guidon. La Triumph se retrouve en terrain connu. La moto se place facilement en suivant vos instructions sans broncher, tout en souplesse avec des suspensions qui privilégient le confort. Piloter la T120 est un réel plaisir. Certains trouveront l’avant un peu lourd, la faute sans doute à une jante avant plus grande qu’à l’arrière comme mentionné plus haut. Le rayon de braquage est aussi bien plus important que sur l’américaine. La logique est respectée entre le custom et la moto néo-rétro. Rien de surprenant.
Côté freinage, la Nightster fait confiance à un seul disque avant Brembo de 320 mm pincé par un étrier à 4 pistons. La Bonneville se repose sur un double disque flottant Brembo de 310 mm avec des étriers à 2 pistons. Dans un cas comme dans l’autre, le choix technique semble cohérent. La Triumph est un peu plus lourde sur le papier, et son comportement plus « dynamique » demande un peu plus d’attention. Avec son petit réservoir de 11,7 litres placé sous la selle, la Nightster ne s’autorise que de petites étapes. Le témoin de réserve s’active après 140 kilomètres. Nous avons relevé une consommation moyenne de 4,91l/100 km. La Triumph dispose d’un peu plus de carburant avec 14,5 litres dans son réservoir. Ses sorties peuvent être plus longues, d’autant plus que la consommation moyenne affichée au tableau de bord ne dépasse pas les 4,3l/100 km.
Conclusion
Avec cette version Special, le petit Sportster américain est plus complet en équipements et surtout plus abordable en conduite. Il reste bien entendu un véritable custom qu’il faudra prendre comme tel. La Bonnie T120, dans sa déclinaison Black, est plus sobre que sa sœurette standard et devrait plaire aux allergiques du tape à l’œil.
Pascal Mouton
Harley Davidson Nighster Special
Les +
Image
Equipements
Caractère
Les –
Budget
Souplesse du moteur
Triumph Bonneville T120 Black
Les +
Finition
Moteur
Confort
Les –
Garde au sol
L’Harley Davidson Nightster Special en quelques chiffres
Moteur : bicylindre en V à 60°, 4 T, refroidissement liquide, double ACT, 4 soupapes par cylindre, admission variable, cylindrée, 975cc
Puissance maximum : 89 ch (66 kW) à 7.500 tours/minute
Couple maximum : 95 Nm à 5.750 tours/minute
Boite de vitesses : à 6 rapports
Transmission finale : courroie
Assistances : quatre modes de conduite (Route, Sport, Pluie, Personnel), contrôle de traction, contrôle du couple, régulateur de vitesse
Cadre : en tube d’acier, moteur porteur
Suspension avant : fourche télescopique SHOWA de 41 mm non réglable, déb 114 mm
Suspension arrière : combiné amortisseurs à émulsion directe réglables en précontrainte du ressort via collier fileté, déb 76 mm
Frein avant : un disque de 320 mm, étrier Brembo 4 pistons, fixation axiale, ABS
Frein arrière : un disque de 260 mm, étrier Brembo simple piston, ABS
Poids (TPF) : 225 kg
Réservoir de carburant : 11,7 litres
Hauteur de selle : 715 mm
Prix : à partir de 16.850 €
La Triumph Bonneville T120 Black en quelques chiffres
Moteur : twin parallèle, calé à 270°, simple arbre à cames, 8 soupapes, à refroidissement liquide, cylindrée, 1200cc
Puissance maximum : 80 ch (58,8 kW) à 6.550 tours/minute
Couple maximum : 105 Nm à 3.500 tours/minute
Embrayage : multidisque en bain d’huile
Boite de vitesses : à 6 rapports
Transmission finale : chaîne
Assistances : deux modes de conduite (Road, Rain), antipatinage déconnectable, régulateur de vitesse
Cadre : double berceau en tubes d’acier
Suspension avant : fourche télescopique de 41 mm non réglable
Suspension arrière : double amortisseurs RSU, précontrainte du ressort réglable
Frein avant : deux disques de 310 mm, étrier flottant Brembo à 2 pistons, ABS
Frein arrière : un disque de 255mm, étrier flottant Nissin 2 pistons, ABS
Poids (TPF) : 236 kg
Réservoir de carburant : 14,5 litres
Hauteur de selle : 790 mm
Prix : à partir de 14.595 €