Essai Voge 300 Rally - Trailer killer
À côté de ses grandes sœurs fabriquées en Chine chez Loncin, le grand pourvoyeur de toutes pièces et motorisations diverses pour de grandes marques telle BMW, la Voge 300 Rally est le trail d’entrée de gamme que beaucoup de jeunes et moins jeunes motards espéraient ranger dans leurs garages ou entrées de kot. Le genre de moto polyvalente à souhait, pouvant convenir à tous les usages. Malheureusement, il y a un « mais » ! Car, avec ses 905 mm de hauteur de selle, mieux vaut afficher plus d’un mètre septante cinq sur le mètre ruban de votre grand-mère pour s’élancer en toute quiétude sur ce « petit » trail aux grandes prétentions.
Vision élevée
Avec cette hauteur importante, Voge se prive d’une clientèle féminine ou de personnes de taille conventionnelle qui s’empresseront, contre quelques billets supplémentaires, d’enfourcher une Honda CRF300L à 6.199 € ou une BMW G 310 GS à 6.470 € avec respectivement une hauteur de 880 et 820 mm. Hormis ce léger handicap de hauteur, on ne peut qu’apprécier l’esthétique de cette Rally venue de si loin. Son association de gris et de jaune lui offre un look atypique. Ses roues de 21 et 18 pouces nous ramènent au temps de ces grands trails qui nous faisaient tant rêver dans les années 80. Munie de telles jantes associées à des débattements de 240 mm, tant à l’avant qu’à l’arrière, cette 300 Rally permettra d’éviter que les énormes trous qui constellent l’ensemble de notre réseau routier traumatisent notre colonne vertébrale. Malgré ses formes orientées vers le tout-terrain, Voge tient à insister sur sa double fonctionnalité en fixant d’origine un plexi faisant office de petite tête de fourche assez efficace sur les parcours parcourus à vive allure. Ainsi munie, la Rally peut emmener son conducteur sur de longues distances en le protégeant raisonnablement de la pression du vent. Un sabot moteur en plastique et des protège-mains complètent l’équipement pratique de cette moto.
Simplicité
Malgré son prix de vente rikiki de 4.799 €, ce trail affiche un écran en noir et blanc très lisible où les informations élémentaires se distinguent facilement. Un témoin de réserve et le rapport engagé entourent le tachymètre et le compte-tours. Que demander de plus ? La capacité de réservoir est de 11 litres. De quoi, et nous le constaterons lors de cet essai, parcourir plus de 300 kilomètres, et ce, même à vive allure. Détail qui a son importance, un porte bagage accueillera votre sac de voyage sans problème. Deux sandows pour le fixer et la route ou les rues de votre ville s’ouvrent sous vos roues. Le moteur de 292cc avec ses 26 chevaux suffira largement à vous promener en essayant de respecter les limitations de vitesse. Les 90 km/h pourront se tenir à l’infini avec un dépassement des 120 km/h si l’envie s’en faisait sentir. Sans vibrations sous les 6.000 tr/min, les régimes supérieurs peuvent malgré tout se prendre avec en conséquence l’apparition de petits fourmillements dans les mains. Un monocylindre restera toujours un monocylindre dont l’arbre d’équilibrage ne pourra jamais effacer tous les aléas du déplacement de son unique piston. Bonne position de conduite où le large guidon octroie une facilité de mouvement de la machine tant en virages serrés que lors de manœuvres à l’arrêt. Il est vrai qu’avec ses 158 kg à sec, et pour autant que l’on mesure la bonne taille, la 300 Rally est l’engin idéal pour se faufiler dans la circulation ou sur les chemins.
Mise au vert
Un petit passage dans les vertes campagnes françaises où se déroule cet essai me signifie que quand la terre est sèche, la conduite est aisée hors bitume. Les pneus Timsun, inconnus pour ma part, répondent bien à la demande et aux sollicitations de la poignée de gaz. Quant au freinage, si ce n’est la dureté de la commande, il se passe sans encombre. L’ABS peut se débrancher via le bouton ad-hoc présent à portée de doigt de la main gauche. Ma conduite lors de cet essai étant « raisonnable » je ne l’aurai jamais mis hors fonction. Comme je l’ai fait à de nombreuses reprises avec les CRF 250L et 300L, j’aimerais bien amener ce trail sur les pistes en Aragon (Espagne). Un test imparable sur des pistes souvent rapides, parfois trialisantes, mais toujours de plus de 200 kilomètres. De quoi se faire une idée bien précise de l’autonomie, de la fiabilité et des capacités réelles de la machine. Mais revenons outre-Quiévrain pour apprécier le port USB présent sous mes yeux. Il suffira d’y raccorder son smartphone pour profiter d’une navigation on et off-road. Des applis telles que Komoot, Maps.me ou OsmAnd vous guideront facilement. Il semblerait malgré tout que la puissance de charge délivrée par le port USB ne compense pas la dépense d’énergie, La présence d’une powerbank dans votre poche est donc vivement conseillée. Une situation que l’on rencontre sur de nombreuses motos connectées et ce quelle que soit la cylindrée ou le prix.
Conclusion
Voilà tout à fait le genre de petite cylindrée passe-partout avec laquelle chacun prendra plaisir à circuler. Son tarif en retrait des « grandes marques » a de quoi séduire en plus d’une simplicité qui en fait sa qualité. Légère, économique avec sa conso de 3l/100 km et son prix de vente fixé à 4.799 €, elle pourrait bien faire de l’ombre à la CRF300L, sa concurrente la plus directe.
Gijs Gillis & Philippe Hunin
Les +
Accessible permis A2
Look aventurier
Pour tout usage
Suspensions souples
Tarif
Nombreuses protections
Les –
Pas d’éclairage LED
Port USB pas assez puissant
Freinage
La Voge 300 Rally en quelques chiffres
Moteur : monocylindre 4T, refroidissement par eau, double ACT, 4 soupapes, cylindrée 292cc
Puissance maximum : 26 ch (19 kW) à 8.500 tr/min
Couple maximum : 25 Nm à 7.000 tr/min
Boîte de vitesses : à 6 rapports
Transmission finale : chaîne
Cadre : tubulaire en acier
Suspension avant : fourche inversée 41 mm, déb 240mm
Suspension arrière : mono amortisseur, déb 240mm
Frein avant : 1 disque de 265 mm, ABS
Frein arrière : 1 disque de 220 mm, ABS
Poids (TPF) : 158 kg
Réservoir de carburant : 11 litres
Hauteur de selle : 915 mm
Prix : 4.799 €