Essai Yamaha Tracer 9 GT+ : Sécurité renforcée
Le succès de la Tracer 900 devenue Tracer 9 a poussé Yamaha à choisir la finition GT+ pour y apporter le meilleur de ses assistances électroniques. Désormais, la gamme Tracer 9 se compose de trois versions avec la Tracer 9 « standard », la GT et la GT+. On pourrait penser que cette dernière est simplement une GT à laquelle on a ajouté un régulateur de vitesse adaptatif. Mais nous allons voir que la différence entre les deux versions ne se limite pas uniquement l’ACC (Adaptive Cruise Control), abréviation du régulateur adaptatif.
En fait, la GT+ a bien plus à offrir. C’est du moins ce que l’on constate au moment d’enfourcher cette Yamaha. Tout d’abord, il y a ce nouvel écran TFT de 7 pouces. Sans jouer dans l’extravagance, il délivre clairement les informations que l’on est en droit d’attendre d’une moto de cette catégorie. Ensuite, il y a les commodos, avec sur le gauche, un joystick mais aussi une commande de type « appel de phare » un peu spéciale. En grimpant sur la moto, on constate également que la hauteur de selle est un peu plus importante. Elle passe de 810 – 825 mm à 820 – 835 mm. La GT+ est équipée d’une selle confort à l’aspect gaufré.
CP3, un autre monde
Avec la mise en route, on retrouve immédiatement ce qui fait le charme et le succès de la Tracer 9. Une excellente position de conduite et un moteur bien coupleux qui ne demande qu’à prendre des tours, comme seul le CP3 Yamaha peut le faire. On pourrait penser que, finalement, cette moto n’a rien de plus que la GT, mais évidemment cela serait trop simple car au moment de quitter Mazuin Sport à Fosses-la-Ville pour la nationale remontant vers Mettet, j’actionne la commande du régulateur de vitesse. J’ai oublié de vous préciser qu’auparavant, j’ai un peu joué avec le joystick qui sélectionne les différents menus du tableau de bord, histoire de comprendre un peu le fonctionnement de celui-ci. Pareil pour la sélection des quatre modes de conduite disponibles : Sport, Street, Rain, et Custom via la commande du commodo droit. C’est intuitif, rapide et facile à maîtriser.
Limitations
Mais revenons au moment où j’enclenche le régulateur de vitesse. Sur l’écran TFT apparait le symbole du régulateur, suivi de quatre barres asymétriques, à la place du menu déroulant de gauche. Ces mêmes barres que je retrouve d’ailleurs sur le commodo gauche, à côté de la fameuse commande de type « appel de phare ». En fait, celle-ci permet de régler la distance qui sera prise en compte par le radar du système ACC, avec le véhicule devant moi. Quatre barres pour la distance la plus longue et une barre pour la plus courte. Je teste les quatre possibilités avant de porter mon choix sur la distance la plus courte. Me voici donc avec l’ACC activé sous le contrôle du radar à ondes millimétriques qui mesure en permanence la distance par rapport au véhicule qui me précède. Dans cette situation, l’ACC adapte bien évidement la vitesse de la Yam en fonction des circonstances, tout en maintenant la distance sélectionnée. Au bout d’un moment, je décide de doubler le véhicule qui me précède et j’actionne le clignotant. Et comme par miracle, la Tracer commence à accélérer toute seule. Je découvre une autre fonction de l’ACC qui, dès qu’il détecte que le clignotant est activé, fait accélérer modérément la Yam pour entamer la manœuvre de dépassement. C’est génial, et à l’inverse, si vous décidez finalement de ne pas doubler en désactivant le clignoteur, l’ACC s’occupe de tout et régule comme précédemment votre vitesse et la distance qui vous sépare du véhicule devant vous. Si dans une phase de régulation, vous entamez un virage, l’ACC prendra immédiatement la décision – si j’ose dire – de stopper toute augmentation de vitesse afin de ne pas vous surprendre. En pratique, l’ACC agit d’abord sur le frein moteur et ensuite sur les freins. Et de plus, il limite les mouvements de balancement avant-arrière en agissant sur la force d’amortissement des suspensions électroniques.
Bien pensé
Développé en collaboration avec Kayaba, le système de suspensions à commande électronique KADS (KYB Actimatic Damper System) est géré par l’IMU à 6 axes via plusieurs capteurs. Le système ajuste automatiquement l’amortissement via l’unité hydraulique (HU) et l’unité de contrôle de la suspension (SCU). Bien entendu, il est également en phase avec le mode de conduite sélectionné qui agit également sur le contrôle de la traction, le contrôle de la glisse et le contrôle de l’anti-wheeling. Une véritable formule « tout compris ». J’oublie d’ajouter que la Tracer 9 GT+ dispose aussi de la navigation Garmin. L’écran TFT de 7 pouces se transforme en GPS via l’application Yamaha MyRide après avoir téléchargé sur votre smartphone l’application Garmin Motorize.
Conclusion
Avec cette Tracer 9 GT+, Yamaha a franchi un cap important en termes de sécurité. On peut défendre ou condamner les aides à la conduite sur une moto. Mais il faut bien reconnaître qu’en matière de régulateur de vitesse, le système mis au point par le constructeur aux trois diapasons est l’un des plus sophistiqués actuellement disponibles sur le marché.
Pascal Mouton
Les +
Commandes intuitives
Tableau de bord
ACC hyper développé.
Les –
Perte du menu gauche de l’écran lorsque l’ACC est activé
La Yamaha Tracer 9 GT+ en quelques lignes
Moteur ; trois cylindres à refroidissement liquide, 4 temps, 4 soupapes, 3 cylindres, DACT, cylindrée 890cc
Puissance maximum : 119 ch (87,5 kW) à 10.000 tr/min
Couple maximum : 93,0 Nm à 7.000 tr/min
Embrayage : multidisque en bain d’huile avec système anti-bruit
Boîte de vitesses : à 6 rapports
Transmission finale : chaîne
Assistances : quatre modes de conduite (Sport, Street, Rain, Custom), régulateur de vitesse adaptatif, contrôle de la traction, freinage unifié, ABS en virage
Cadre : Diamant
Suspension avant : fourche télescopique inversée KYB KADS de 41 mm, déb 130 mm, réglable électronique semi actif
Suspension arrière : double bras oscillant en aluminium, amortisseur KYB KADS, déb 137 mm, réglable électronique semi actif
Frein avant : double disque de 298 mm, étriers à 4 pistons, maître-cylindre radial Nissin, ABS
Frein arrière : disque de 267 mm, étrier à simple piston, ABS
Poids (TPF) : 223 kg
Réservoir : 19 litres
Hauteur de selle : 820-835 mm
Prix : 16.999 €