L’UE lance une enquête sur les subventions chinoises qui « faussent notre marché »
« Le marché est inondé de voitures chinoises dont les prix sont maintenus artificiellement bas grâce à d’énormes subventions publiques », a déclaré Mme von der Leyen durant son discours annuel au parlement. Et d’ajouter « Puisque nous n’acceptons cette distorsion de notre marché intérieur, nous ne l’acceptons pas de l’extérieur non plus ».
Sont pointées du doigts les subventions accordées par la Chine aux entreprises, dépendantes de près ou de loin du gouvernement, qui permettent de produire des voitures à des prix défiant toute concurrence, qui menacent les constructeurs européens.
Plus de protectionnisme européen ?
Ces derniers restent toutefois dépendants du géant asiatique pour se fournir en matières premières indispensables aux voitures électriques, sur lesquelles la Chine a la mainmise. C’est d’ailleurs la crainte de représailles qui rend la commission aussi prudente à ce sujet, alors que de nombreux élus et dirigeants européens réclament une politique plus stricte envers les marques chinoises. Notamment le Ministre français de l’industrie, Bruno Lemaire, qui réclamait dans une interview accordée à LCI « une stratégie industrielle européenne plus proactive, innovante et protectrice de nos intérêts par rapport à la Chine et aux Etats Unis ».
"L'annonce de Mme Von der Leyen est un signal positif indiquant que la Commission européenne reconnaît la situation de plus en plus asymétrique à laquelle notre industrie est confrontée et qu'elle prend en compte de manière urgente les distorsions de concurrence dans notre secteur", a-t-elle ajouté » a réagi Sigrid De Vries, porte-parole de l’ACEA, l’association des constructeurs automobiles européens.
La Chine réagit
La réaction du gouvernement chinois ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, le Ministre du Commerce a qualifié l’enquête d’ « acte de protectionnisme qui va sérieusement endommager et distordre la chaine d’approvisionnement automobile mondiale, y compris en Europe, et produire un impact négatif sur les relations commerciales entre la Chine et l’Europe ». Et d’ajouter surveiller la situation et les actions qui en découleront, et protéger fermement les droits « et intérêts légitimes » des entreprises chinoises.