Le paiement par carte bancaire enfin possible à toutes les bornes rapides dans l’UE
Pourriez-vous imaginer arriver dans une station-service pour y faire votre plein d’essence sans que le prix au litre ne soit affiché et sans être certain de pouvoir remplir votre réservoir, faute de carte adéquate ? Non ? C’est pourtant la réalité des conducteurs de voitures électriques.
Recharger une voiture électrique sur une infrastructure publique reste aujourd’hui assez complexe. Certes le nombre de bornes est en nette hausse, même si leur évolution diffère grandement d’une région à l’autre, mais l’opacité reste de mise lorsqu’il s’agit de savoir combien cela va coûter. Certaines bornes pratiquent en effet une tarification au kWh délivré, d’autres imposent un tarif à la minute de branchement, quand d’autres encore ajoutent des frais de connexion pour lancer la charge. Et certaines font un mix des trois ! Difficile donc de s’y retrouver, d’autant que dans l’immense majorité des cas, la méthode de facturation n’est pas affichée sur la borne (de manière claire et équivoque en tous cas), pas plus que le coût pratiqué. Et pour couronner le tout, bien peu d’opérateurs autorisent le paiement par carte bancaire ou de crédit. Il faut se munir d’un badge ou d’une carte d’accès pour lancer la charge, doublée d’une application qui seule vous permettra d’estimer ce que vous coûtera un « plein ». Bref, c’est le bazar.
Tarification identique et paiement par carte
L’Union européenne souhaite enfin mettre fin à l’anarchie qui règne chez les opérateurs de bornes et de services de recharge. La nouvelle directive AFIR (Alternative Fuels Infrastructure Regulation) veut faciliter les déplacements en voiture électrique sur de longues distances. Outre l’obligation de disposer d’une borne de recharge tous les 60 km de route, les opérateurs de stations de charge rapide (d’une puissance supérieure à 50 kW) seront obligés de recourir à une facturation au kWh et à accepter les paiements par carte bancaire à partir du 1er janvier 2027. Cela vaudra pour les nouvelles infrastructures mais également pour celles déjà installées, qui devront être adaptées. Toutefois, la proposition européenne laisse la porte ouverte à une tarification supplémentaire à la minute afin « d’éviter les trop longues occupations ».
Pour les bornes moins puissantes, le choix de la méthode de tarification et de paiement sera laissé à la discrétion de l’opérateur, mais ces informations devront être clairement indiquées sur la borne (coût à la minute ou au kWh).
Si les mesures ne sont pas encore celles réclamées par les défenseurs de la voiture électrique - transparence et harmonisation de la tarification, et paiement par carte bancaire généralisé – les évolutions vont néanmoins dans le bon sens.