EDITO Moto - Pensées sournoises ou prémonitoires ?
La faute au recul flagrant (-30%) des chiffres de ventes de motos d’occasion. La mise en place du contrôle technique effrayant beaucoup de particuliers, ils rechignent à se rendre au centre de contrôle, souvent très éloigné de leur domicile, pour obtenir le sésame leur permettant de mettre en vente leur moto. On pourrait appeler ça un dommage collatéral de cette nouvelle obligation. En observant les réseaux sociaux, citons des refus d’immatriculation pour des raisons souvent futiles voire totalement ridicules et imaginées par un contrôleur imbu de son autorité.
L’utilisation d’un deux-roues résultant davantage d’une passion que d’une obligation, l’acheteur potentiel se tournera dès lors vers le réseau officiel afin de se porter acquéreur d’une moto neuve ! Pour autant qu’il puisse se faire livrer avant l’été et que son pouvoir d’achat le lui permette… Et qui dit vente de motos neuves, dit TVA, taxes de mise en circulation… et donc, des rentrées pour l’Etat. Plus que jamais, la moto se trouve dans un environnement plutôt hostile où l’utilisation d’un véhicule à moteur thermique comme engin de loisirs dérange beaucoup de monde. Nos élus aimeraient bien voir disparaître cette partie de la population trop coûteuse (en frais hospitaliers…), trop bruyante et surtout, trop mobile. De surcroît, nous n’arrêtons pas de nous plaindre, à juste titre, de l’état de nos routes. Une autre bonne raison de nous contraindre au silence. À l’heure où les écolos souhaiteraient que l’on circule uniquement en transports publics et que d'autres (ou les mêmes !) sont à deux doigts de fermer tous les centres urbains, notre liberté de mouvement dérange.
Dans le meilleur des cas, demain, nous roulerons tous en scooters électriques, habiterons des logements sociaux bien isolés et vivrons nos passions de manière virtuelle dans un métavers où subsisteront peut-être des motos. Triste vision d’avenir…
Philippe Hunin
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