EDITO moto - Il parait que ça va mieux...
En termes de chiffres, ça donne -18% avec « seulement » - même si c’est toujours trop, convenons-en - 4 morts au lieu de 11 à moto.
Ce qui m’a interpellé lors de cette séquence du journal télévisé, c’est que M. Godart liait ces bons chiffres au permis de conduire par étapes mis en place il y a quelques années et à toutes les mesures contraignantes que l’on nous inflige régulièrement. Ne faudrait-il pas plutôt voir dans cette diminution des accidents et des victimes le vieillissement avéré des motards, plus expérimentés et plus sages, ainsi que le rôle joué par des assistances à la conduite de plus en plus intrusives dans nos motos ? Que dire alors des nouveaux conducteurs qui attendent leur 24ème anniversaire pour passer directement le permis « grosses cylindrées » ? Difficile pour eux de dépenser tous les 2 ans des centaines d’euros pour gravir, petit à petit, les étapes imposées par un code de la route alambiqué qui les prive de leurs plus belles années à moto. À 24 ans, la plupart ont déjà atteint leur phase « adulte » et pensent au mariage, à l’accès à la propriété ou à l'ascension dans leur milieu professionnel. C’est une évidence, à 24 ans on ne pense et on n’agit plus déjà plus comme à 18 !
Moi, ce qui me plairait en marge de ces bons chiffres, c’est que l’Etat se mette à son tour à progresser et s'intéresse à notre sécurité en améliorant notre réseau routier ! Il est temps de penser à reboucher les trous, à poser un deuxième rail de sécurité, à en finir avec les dos d’ânes, à ne plus placer les passages étroits en sorties de courbes et, surtout, à ne pas installer des piquets métalliques au beau milieu de la rue. Si par la même occasion, l'Etat pouvait virer tous les soi-disant ingénieurs des ponts et chaussées incapables de poser un bitume qui tienne plus de 5 ans, ça serait bénéfique pour tout le monde. Bon, évidemment, ça augmenterait les chiffres du chômage car il est certain qu’aucun pays au monde ne viendra débaucher ces diplômés...
Conduire une moto demande une attention de tous les instants et pour l’heure, notre regard est en recherche constante de radars au détriment de la circulation qui nous entoure. Combien d’accidents sont dus à ce manque d’attention que l’on nous impose ? Voilà un sujet qu’il me faudra absolument aborder dans un prochain édito.
Philippe Hunin
Rédacteur en chef Moto Trends