EDITO moto - Le train sifflera trois fois
En ce jour d’avril, je me rendais chez un importateur situé dans la périphérie bruxelloise afin de prendre le guidon d’une de ces nouvelles machines que mon métier de « journaliste » me permet de tester en mode prioritaire. Me déplaçant ce jour-là avec une Mercedes C200 4Matic pour un essai « auto », je décidai que pour mon prochain trajet, j’utiliserais les transports en commun. Fort de cet état d’esprit politiquement correct, j’eus la curiosité d’écouter d’abord l’info-trafic de Classic 21 pour entendre que suite à un début d’incendie dans la gare du Midi, tous les trains passant par la gare du Nord étaient supprimés et remplacés par des bus. Un sèche-mains électrique (!) était la cause de cette interruption de plusieurs heures. Dans la foulée, la personne en charge de ces communiqués précisait que les lignes entre Bruxelles et Ottignies, ainsi que celles à destination de Nivelles, accuseraient un retard de plus de 30 minutes, pour cause de travaux, durant une quinzaine de jours. Pour les navetteurs en provenance du Luxembourg et à destination de Bruxelles, la situation se compliquait davantage avec la fermeture de la liaison Luxembourg-Arlon. En clair, si vous souhaitiez vous déplacer du sud du pays vers Bruxelles le 11 avril dernier, mieux valait prendre votre voiture ou votre moto. Echaudé par l’expérience, j’en déduis donc qu’avant de nous inciter à abandonner nos moyens de transport personnels, l’Etat ferait bien de remettre en question ses solutions de mobilité et de se consacrer un peu plus à ses dossiers internes (dépenses exagérées en matière de mobilier, par exemple !) plutôt que de vouloir nous imposer des modes de transport manifestement mal adaptés à notre vie contemporaine.
Pour conclure, une dernière réflexion : pourquoi limiter la vitesse à 70 km/h sur les chantiers autoroutiers à deux bandes de circulation alors que la vitesse réglementaire peut être de 90 km/h quand la route ne compte qu’une seule bande ? Une vitesse de 70 km/h que bien peu respectent d’ailleurs…
Philippe Hunin
Rédacteur en chef Moto Trends