EDITO moto - Tout espoir n’est pas perdu !
Bien qu’ayant dépassé la cinquantaine, il a pris la décision de ne plus se déplacer qu’à moto. Circulant ainsi sur deux roues depuis l’hiver dernier, il affirme que seuls l’achat et le transport de rouleaux de papier hygiénique l’obligent à faire appel à un ami ; et encore, seulement par temps pluvieux ! Il n’a pas chiffré l’économie que lui confère cette abstinence automobile mais se réjouit quotidiennement de son statut de motard à part entière. Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour prendre de bonnes résolutions. Pour autant que votre situation familiale le permette, pourquoi ne pas remplacer le deuxième véhicule de votre ménage par une moto ou un scooter, vous octroyant ainsi le plaisir de piloter votre engin au quotidien ? Car oui, c’est possible : naguère, un mécanicien de chez Harley-Davidson à Spy me confiait ainsi que son père n’avait jamais possédé de voiture, roulant exclusivement à moto depuis toujours ! Il reste que, parcourant de nombreux kilomètres principalement à moto, je reste ébahi par mon extrême solitude lorsque je remonte les files dans les embouteillages qui constellent notre réseau routier.
Un exemple parmi d’autres : le 28 septembre dernier, sortant de la présentation de la GS 1300 à Bornem chez BMW Belux, je n’ai aperçu que deux motards sur un ring bruxellois si congestionné de voitures qu’il était à l’arrêt. Comment se fait-il que dans nombre de centres urbains européens, les deux-roues investissent l’espace laissé libre par les voitures alors qu’en Belgique, ils n’apparaissent qu’occasionnellement ? Surtout qu’en été, lorsque le thermomètre grimpe au-dessus des 30° C, il est humainement impossible de circuler à moto en pleine sudation. En effet, le réchauffement climatique impacte également les motards. J’attends toujours l’amendement qui modifierait le décret Schouppe entre le 1er juin et le 30 septembre mais l’Etat ne semble pas disposé à lever le petit doigt.
Espérons qu’un jour, nos chers et onéreux élus se rendront compte de l’incidence de ce décret nous contraignant, nous motards, à privilégier nos voitures pour le moindre déplacement à proximité de notre domicile. Je dois avouer qu’au vu de l’évolution de notre société « écologique », j’entrevois un avenir compliqué pour nos enfants. Les droits élémentaires de voyager librement et d’habiter où on veut ne seront-ils réservés qu’à nos édiles qui, au volant de leurs voitures ou à bord d’avions très polluants, se rendront dans leurs secondes résidences sises dans des pays où il fera encore bon vivre ?
Philippe Hunin
Rédacteur en chef Moto Trends