L’humeur de Christian Hubert : j’écoute les experts, mais ils se contredisent !
Comme tout le monde, j’entends dire que l’électricité, c’est l’avenir et de toute manière, il n’y aura bientôt plus moyen de choisir autre chose puisque le thermique sera interdit.
Comme tout le monde (ou pas) je lis et j’écoute attentivement l’avis de ceux qui s’y connaissent, les spécialistes, ceux qui ont fréquenté les hautes écoles d’ingénierie. Et je me rends compte avec stupeur et inquiétude qu’ils ne sont pas d’accord entre eux.
Ainsi, l’éminent professeur à l’école polytechnique de l’UCL Francesco Contino explique que globalement, la production d’un véhicule électrique est plus consommatrice de CO2 qu’un véhicule à combustion. L’écart serait de 30 à 70% en faveur de la voiture à moteur thermique ! La toute aussi sérieuse agence Reuters a également calculé que la quantité moyenne de CO2 nécessaire avant qu’une voiture n’arrive chez le client est de 8,1 millions de grammes pour une voiture électrique et de 5,5 millions pour une voiture à moteur thermique. Soit une différence de 47% en défaveur de la voiture électrique pour sa production.
Pas question de mettre en doute la parole des experts, mais ce qui est perturbant, c’est que depuis des années, j’ai entendu exactement le contraire. Ce phénomène n’est pas nouveau. Pendant des années, on nous a expliqué que la voiture diesel était bien plus intéressante que celle à essence : elle consommait moins et le carburant coûtait moins cher. Aujourd’hui, changement de décor : elle pollue plus, coûte plus cher et le mazout a dépassé le prix de l’essence.
Avec le gaz, la comparaison est encore plus perturbante. Le LPG, pas cher et peu polluant, a eu sa petite heure de gloire jusqu’au moment où on s’est rendu compte qu’il était interdit dans les parkings. Exit donc le LPG, vive le CNG, autorisé partout et imbattable en termes d’émissions de CO2 et d’oxyde de carbone. Véhicule certes plus cher à l’achat mais tellement plus économique à l’usage ! Oui, mais ça, c’était hier. Aujourd’hui, le prix du gaz a dépassé celui des carburants traditionnels au point que les constructeurs abandonnent progressivement ce qui semblait être LA solution d’avenir.
Et à propos de solution d’avenir, on ne peut passer sous silence d’hydrogène. C’est un peu comme le monstre du loch Ness : on en parle beaucoup et on ne le voit (presque) jamais. Les avantages sont séduisants mais les stations de recharge inexistantes et les marques commercialisant l’engin encore plus rares.
Et puis, comme on le voit, en matière de mobilité, la vérité d’un jour est rarement celle du lendemain. Heureusement, j’ai encore quelques mois pour me décider...
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Christian Hubert fut un des principaux éditorialistes de la DH-Les Sports durant des décennies. Spécialiste, entre autres, de l’auto, il nous fait aujourd’hui profiter de son expérience.