L'humeur de Joris Van Roy : la voiture électrique devient-elle abordable ?

il y a 1 an

La tendance qui semblait se dessiner en 2021 a été confirmée en 2022 : le prix des voitures électriques est au même niveau – voire inférieur – à celui des essence et des diesels. Et ce, trois ans plus tôt qu’estimé…

C’est en tout cas ce qu’affirme LeasePlan. La plus grande société européenne de leasing (depuis sa reprise par ALD Automotive) vient en effet de publier son rapport annuel Car Cost Index, qui compare le prix de revient effectif des voitures de leasing les plus populaires, dans 22 pays d’Europe. Et d’après ce rapport, la tendance concerne tous les segments, à l’exception des plus petites voitures.

De fait, le public n’a souvent aucune idée de ce que coûte vraiment une voiture. Il se base sur le prix d’achat de la voiture convoitée, mais oublie que cela ne représente que la moitié du coût total. Dans le monde de la voiture de société, on regarde les choses autrement. Tous les coûts sont pris en compte : prix d’achat et perte de valeur, intérêts, carburant/énergie, taxes, assurance, réparations, entretiens et pneus. Ce calcul s’appelle « Total Cost of Ownership » (coût total de possession), abrégé en TCO.

Les électriques plus chères à l’achat mais…

Il est vrai qu’une voiture électrique à batteries (BEV) est en général plus chère à l’achat qu’une équivalente essence. Ce prix intervient pour 50% dans le calcul de LeasePlan dans le cas d’une BEV, contre 42% pour une essence et 39% pour une diesel. On trouve d’autres différences du côté des taxes, mais surtout de l’énergie, même dans le contexte d’augmentation des prix de 2022 : 15% pour l’électricité, 23% pour l’essence, 28% pour le diesel. D’autres coûts tels que l’assurance, les intérêts et les entretiens sont à peu près similaires, de l’ordre de 10-12%.

Selon LeasePlan, c’est en Suisse qu’il coûtait le plus cher de conduire une voiture en 2022 (1.313€ de TCO), et en Grèce que c’était le moins cher (905€). La Belgique est un peu au milieu, avec 1.103€. Le calcul, qui se base sur une période de 4 ans et 30.000 km par an, est réalisé pour tous les modèles les plus populaires de chaque segment. Pour les citadines et les petits SUV par exemple, telles que VW Polo, Peugeot 208 ou Opel Mokka, l’électrique gagne lentement en compétitivité dans 9 pays sur 22. En France, où les subsides sont généreux, la Peugeot 208 électrique prend la main, avec un coût de 697€ par mois, contre 774€ pour la version diesel et 753€ pour l’essence. Mais en Allemagne, la BEV est à 995€, contre respectivement 887€ et 860€.

Moins chères au final ?

Plus haut, dans les segments C et D, la vie est belle pour les électriques. Dans 18 des 22 pays d’Europe, les Renault Megane et Kia Niro électriques sont des « maîtres achats ». Et si on regarde le segment D2 premium, avec des stars du leasing comme la BMW Série 3 et l’Audi Q4 e-tron, c’est encore plus net : la BEV est la moins chère dans 18 pays sur 22.

Reste une constante pour toutes les catégories : avec leur double « mécanique », les hybrides plug-in, très populaires chez nous, sont l’option la plus chère. Et quand on voit débarquer aujourd’hui la MG 4 à 30.750€, dont rien que le prix d’achat est inférieur à celui d’une Renault Megane diesel de taille comparable (31.125€), avouez que ça donne à réfléchir…

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Joris Van Roy est journaliste et rédacteur en chef du site internet newmobility.news. Ses analyses reflètent sa passion pour la technologie et la mobilité, autant que sa longue expérience dans la presse automobile.

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