Entre pastis et saucisses
... A chaque fois, la victoire de classe s’est offerte à lui.
Au vu du nombre de kilomètres engrangés sur le Circuit Paul Ricard au cours des derniers mois, on peut dire qu’il peut désormais le parcourir les yeux fermés ! Rodrigue Gillion a en effet retrouvé la superbe piste varoise dans le cadre du GT Open, quelques semaines seulement après l’avoir foulée lors des 12 Heures du Castellet. Le Bruxellois était parvenu à décrocher la victoire dans le championnat Creventic malgré des soucis mécaniques. Mais la série organisée par Jesus Pareja n’est pas la même tasse de thé: en plus d’une Balance de Performances différente et des pneumatiques Michelin permettant plus d’attaque que les Hankook des 24H Series, c’est surtout le format sprint, avec deux courses de 60 minutes, qui marque le plus gros changement.
Cela n’a pas empêché Rodrigue et son comparse Nico Verdonck de s’illustrer face à une féroce concurrence. « Lors de ma qualification, j’ai réalisé le 6e temps des GT4 », explique-t-il. « J’ai réussi à prendre un bon départ lors de la course 1 et j’ai réalisé de bons chronos. Nous finissons 3e du GT4 et 2e de la classe Pro-Am. La course 2 allait être encore meilleure puisque nous décrochons la victoire dans notre catégorie tout en terminant 2e du GT4 après que Nico ait signé le 2e temps en qualifs. Une fois de plus, il avait réalisé un envol d’anthologie. Le fait d’avoir souvent roulé au Paul Ricard ces derniers temps porte clairement ses fruits. Par rapport à l’an dernier, j’ai gagné deux secondes et je n’étais plus qu’à une seconde de Nico qui demeure mon coach et mon benchmark. Il était très content de ma progression! »
La roue finit toujours par tourner
Le chant des cigales laissait place à la fraicheur de la forêt noire une semaine plus tard. Rodrigue et Nico, rejoints par Kurt Hensen, retrouvaient leur Aston Martin Vantage AMR GT4 du team PROsport dans le froid stadium de Hockenheim pour disputer une course de 12 heures dans le cadre des 24H Series. Mais rien n’allait se passer comme prévu dès les essais. « Une Audi R8 GT3 m’a expédié dans le bac à graviers lors des qualifications », admet Rodrigue. « A cause de cela, nous n’avons pas obtenu une place idéale sur la grille. C’est dommage parce que j’étais en train de signer un beau chrono. Heureusement, les dégâts n’étaient que superficiels ». Le premier segment de samedi allait de surcroît être compromis d’entrée de jeu. « Nico a fait le job lors du départ mais il a dû s’arrêter au bout de trois tours car nous avions des problèmes de frein. Résultat, nous avons perdu 10 minutes sur la BMW M4 qui est notre principale rivale ».
La deuxième partie des 12 heures, disputée le dimanche, allait voir la chance passer d’un camp à l’autre. « Vu que nous avions quatre tours de retard, il fallait absolument ne pas commettre d’erreurs et se montrer réguliers. Finalement, la BMW a été plombée par des ennuis de freins, d’autant que Hockenheim est un circuit très cassant comme Zolder. Au final, nous avons gagné tandis qu’ils ont abandonné à 90 minutes de la fin. Cela prouve qu’il faut toujours y croire ! ».
La prochaine étape sera un sacré défi pour Rodrigue qui s’attaquera au championnat GT4 le plus relevé du monde, qui plus est dans les Ardennes belges ! « Nico et moi disputeront en effet la manche du European GT4 en prélude des 24 Heures de Spa-Francorchamps. Nous partagerons la piste avec d’autres Belges, dont notre ami Stéphane Lémeret et sa Toyota, mais aussi d’autres Aston Martin Vantage, comme celle de Paul Theysgens pour le Street-Art Racing. La comparaison promet d’être intéressante. Vu qu’il devrait y avoir une quarantaine engagées, réaliser un beau résultat sera en tous cas nettement plus valorisant qu’en 24H Series où, hormis à Dubai, les GT4 sont relativement peu nombreuses cette année ».