Les voitures roulant aux e-fuels après 2035 devront être neutres en carbone

il y a 1 an | Nicolas Morlet

Fin mars, l’Allemagne obtenait de l’Europe que l’accord sur l’arrêt de commercialisation des voitures à moteur thermique en 2035 comprenne une exception pour les voitures roulant aux carburants synthétiques (e-fuels). Une bataille était gagnée, mais certainement pas la guerre. L’Europe prévoirait de répliquer avec un texte particulièrement strict encadrant cette exception, la rendant pratiquement inapplicable.

Officiellement sauvé suite à la fronde menée par l’Allemagne, l’Italie et d’autres membres de l’Union européenne, le moteur thermique devrait pouvoir continuer à exister dans les show-rooms européens si, et seulement si, il fonctionne aux carburants synthétiques produits responsablement. On sait déjà que la production de ces derniers est particulièrement énergivore, et demandera des investissements conséquents pour être produits de manière éco-responsable.

Zéro carbone

Selon un texte qu’a pu consulter l’agence Reuters, l’Europe prévoirait d’imposer la neutralité carbone complète sur les e-fuels. Cela signifie que l’intégralité du processus de production ne pourrait émettre le moindre gramme de CO2. Une règle de « Zéro carbone » qui serait donc plus stricte que celle appliquée aux autres politiques climatiques, qui n’impose qu’une réduction des émissions de 70%. Certains pourraient donc y voir une forme de revanche de la Commission, forcée de voter l’accord en mars dernier sous peine de voir l’ensemble de sa politique de transition électrique capoter.

« Presque impossible »

Car si ce texte venait à se vérifier et à être validé, il tuerait dans l’œuf les espoirs de continuer à vendre des voitures neuves à moteur thermiques au-delà de 2035. Car de l’aveu même de Ralf Diemer, CEO de l’eFuel Alliance, « une réduction des émissions de 100% est presque impossible ». La réduction d’émissions actuellement permise par les carburants synthétiques serait de « plus de 70% » selon les propos d’Amer Amer, ingénieur chez Aramco, relayés par Automotive News. « Les 30 % restants comprennent l'empreinte de la fabrication des éoliennes et des panneaux solaires, les électrolyseurs utilisés pour créer les carburants, ainsi que le transport des carburants et les livraisons du « dernier kilomètre ».

A cette mesure s’ajouterait l’obligation déjà annoncée que les véhicules soient équipés d’un système de détection rendant leur utilisation impossible avec du carburant fossile. Entre l’Allemagne (et ses alliés) et l’Europe, la bataille devrait donc continuer de faire rage sur le sujet.

Crédits photo : Fred Romeo/Flickr

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