EDITO - Batteries : l’Europe comprend enfin son erreur !

il y a 1 an Stéphane Lémeret

Je ne sais pas si je dois me réjouir d’avoir eu raison avant nos politiciens ou être désespéré de voir que je n’étais pas juste pessimiste.

En tout cas, en ce mois de juin 2023, l’Europe a enfin réalisé que vouloir imposer le 100% électrique dès 2035 allait être nettement plus compliqué que prévu si nous ne voulons pas dépendre économiquement de la Chine. C’est la très sérieuse Cour des comptes qui le dit : parti comme c’est parti, si on ne retarde pas l’échéance, elle voit mal comment on va pouvoir s’en sortir sans tomber sous le joug des Chinois !

Dès l’annonce de ce projet de loi, nous avons écrit que ce dernier n’était pas réaliste, et surtout que l’application de ce dogme rendrait l’Europe dépendante de la Chine, tout en ruinant l’industrie automobile du Vieux Continent. Il aura fallu attendre le 19 juin 2023 pour qu’un rapport officiel en arrive aux mêmes conclusions. Que de temps perdu, et que d’annonces aussi spectaculaires qu’irréalistes n’avons-nous entendues entretemps !? En fait, l’Europe est en train de se rendre compte qu’entre les projets de constructions d’usines de batteries et la réalité, il y a une énorme différence. Pourquoi ? Tout simplement parce que les industriels, eux, ne sont pas fous : ils ne vont pas investir massivement dans des fabriques hors de prix alors qu’ils dépendront entièrement de la bonne volonté des Chinois à leur vendre des matières premières à des prix compétitifs. En clair, la Chine contrôlant l’énorme majorité des ressources minières, c’est elle qui décidera à qui elle vendra de quoi fabriquer les batteries, et surtout à quel prix. Et devinez qui elle favorisera…

Nous écrivons cela depuis le début. Alors, pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps pour que l’Europe en prenne conscience ? C’est un drame industriel, car les constructeurs automobiles européens, forcés par la Commission, ont foncé tête baissée dans le piège chinois. N’allons pas jusqu’à affirmer que certains politiciens ont été achetés par les copains de Xi Jinping mais franchement, une telle naïveté généralisée est difficile à croire !

Alors, on fait quoi maintenant ? Comme sur le Titanic, on inverse la vapeur pour essayer d’éviter l’iceberg, ou on se contente de prier en attendant l’impact fatal ? Il est déjà très tard, mais certains constructeurs européens, plus malins que d’autres, ont heureusement prévu un plan B. Alors que l’Europe remet enfin en cause sa propre décision, c’est le moment d’y penser sérieusement !

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