L'humeur de Nicolas Morlet : foutez la paix à nos oreilles !
J'essayais dernièrement une voiture électrique très prometteuse. L’une des meilleures que j’ai conduites sur le plan de l’agrément et, surtout, de la consommation. Pourtant, je l’ai autant détestée qu’appréciée !
Cette voiture était en effet dotée d’une panoplie complète d’assistants de conduite censée – selon les constructeurs, poussés par les décisions politiques – nous rendre la route plus facile et plus sûre. Dont un système ISLA, « Intelligent Speed Limit Assistant » qui avertit le conducteur en cas de dépassement de la limite de vitesse en vigueur. Malheureusement une obligation européenne dès l’année prochaine !
Dans le cas présent, cet avertissement se fait par quatre (oui, 4 !) signaux sonores successifs. Et il en est de même à chaque changement de limite de vitesse où on a le malheur de dépasser d’un seul petit km/h la vitesse autorisée, ne laissant donc aucune marge d’erreur, ne serait-ce que pour compenser la légère différence qui persiste entre vitesse réelle et vitesse affichée au compteur. Et vu les nombreux changements de limitations de nos routes belges, vous imaginez aisément la cacophonie que cela engendre !
Vous me direz que je n’ai qu’à respecter la limite de vitesse au compteur, et mes oreilles seront préservées (de ces bips là en tous cas). Eh bien… pas du tout ! Ce système se base sur la caméra de lecture des panneaux routiers et sur les données de cartographie pour afficher la prétendue limite de vitesse. Mais comme tous ces systèmes électroniques, il est loin d’être irréprochable. Il lui arrive de lire des panneaux qui s’appliquent à des voies parallèles, ne reconnait pas les panneaux additionnels (« à 300 mètres » par exemple), ne sait pas qu’une limite de vitesse, sauf indication contraire, ne s’applique que jusqu’au carrefour suivant, ne fait pas la différence entre une zone temporaire (travaux) et une limite permanente… Et il lui est même arrivé de confondre un panneau d’interdiction aux cyclistes avec une limitation à 30 km/h ! Résultat, on se retrouve avec des alertes incessantes même lorsqu’on respecte le code la route !
Alors oui, on peut le désactiver, mais il faut reproduire l’opération à chaque redémarrage. Et si vous le faites en roulant, bonjour le danger !
Ce n’est là que le dernier exemple en date qui m’a poussé à écrire ce billet d’humeur, mais globalement les voitures modernes sont un véritable concentrés de « bips », « dings » et autres « tuuuts » de toutes sortes : lorsqu’on s’approche trop près d’une ligne blanche, lorsqu’on sort de la voiture moteur en marche, lorsque la température descend sous les 3°C, lorsque le système estime qu’il est temps de s’arrêter boire un café, ou tout simplement… lorsque l’un de ces systèmes est inopérant, et croyez-nous, cela arrive bien plus souvent qu’on le pense !
Je veux bien essayer de comprendre les volontés sécuritaires de tous ces systèmes, mais c’est une fois de plus la preuve que l’enfer est pavé de bonnes intentions.