Ean Eyckmans (17 ans) : « Avant, je ne rêvais pas de F1 »

Son nom est connu dans le milieu des sports moteurs belges. Son papa Wim a jadis roulé en F3000 (souvenez-vous la monoplace aux couleurs de Royal Canin). Il a même disputé les 500 Miles d'Indianapolis en 1999.
Une époque que son fils Ean, tout juste 17 ans, n'a pas connue. On se souvient de ce minuscule ket bouclant des tours à n'en pas finir à l'âge de 4 ou 5 ans à Genk. Un petit blond haut comme trois pneus toujours bien servi niveau matériel car depuis deux décennies son paternel dirige son propre team de karting : Eyckmans GP. En plus de la boutique Speedwear tenue par son épouse Wendy, une autre passionnée vendant des accessoires de sport auto à la moitié du paddock.
C'est donc encore une famille de férus de sports mécanique. Pas étonnant dès lors de voir le gamin débuter ce week-end en F4 espagnole ? Oui et non. Car il serait sans doute resté en karting s'il n'avait remporté, voici quelques mois, le volant Richard Mille et donc l'opportunité de débuter en monoplace à moindre frais avec l'expérimenté team néerlandais MP Motorsport.
« La différence avec le kart ? On roule beaucoup moins durant l'hiver et une F4 est nettement plus grande qu'un karting. Il va falloir s'habituer pour les dépassements. »
Côté roulage, le jeune pilote d'Herentals a disputé une dizaine de jours de tests avant ses débuts ce week-end dans le cadre de la Winter Series espagnole. « J'étais régulièrement dans le Top 5, parfois Top 3, » poursuit le jeune homme toujours soutenu par sa grande soeur Engy. « Je me suis vite adapté et je crois que j'ai déjà ma monoplace bien en mains. De là dire que je vais de suite m'imposer, il y a un pas. Une course ce n'est pas un tour chrono. Je vais par exemple prendre mon premier départ. Avec 33 autos autour de moi. »
Une F4 aux couleurs de la société de Todt Jr
Plus ou moins toutes pilotées par des garçons et filles qu'il a déjà côtoyés en kart : « Oui, je les connais quasi tous, à commencer par mon équipier Yani Stevenheydens qui a longtemps roulé au sein du team familial. On a grandi ensemble. Il a déjà deux saisons dans les jambes en F4 et fait donc partie des favoris au même titre que certains redoublant qui sont là pour tenter de gagner le championnat. Moi aussi je vais essayer, mais je n'ai pas de pression. Pour l'instant, Richard Mille et All Road Management (la société de Nicolas Todt) me demandent juste de progresser de course en course. »
Le but ultime est sans doute le même pour tous ses espoirs débutant en monoplace. Un, deux voire trois d'entre-eux arriveront sans doute jusqu'en F1 dans quelques années. « Honnêtement, si vous m'aviez posé cette question il y a un an, je ne vous aurais jamais répondu que je rêvais de Formule 1. Mais maintenant, vu le contexte idéal pour débuter en monoplace, j'y songe forcément. Tous les ingrédients sont en tout cas réunis pour bien lancer ma carrière en auto. A moi de faire le job!»
Le chemin sera sans doute long et compliqué. Mais comme Dries Van Langendonck, notre champion du monde de kart repris dans la filière McLaren, Ean Eyckmans a l'avantage d'avoir des hommes puissants et fortunés derrière lui. S'il est à la hauteur, soyons sûrs qu'on lui donnera les moyens de gravir les échelons rapidement. Et qu'il pourrait un jour atteindre des sommets encore plus élevés que ceux déjà gravis par son père...
Photo: MP Motorsport