24H de Spa : L'Aston Martin Vantage de Sorensen-Thiim-Drudi profite de la noire malchance de Ferrari pour remporter le centenaire.
On a vécu une très grande édition du centenaire des 24H de Spa suivie par un public nombreux comme de coutume. Avec huit des neuf marques pointées en tête à un moment, avec des conditions changeantes extrêmement difficiles jouant avec les nerfs des pilotes et des stratèges, avec pas mal d'accidents et de neutralisations, avec des orages, des averses et un final à rebondissements.
Malgré huit voitures représentant six marques encore dans le même tour à une heure de l'arrivée, on pensait que plus rien ne pouvait empêcher Ferrari de remporter les 24H de Spa deux semaines après Le Mans.
Pitlane obstruée par une Lamborghini coûte la victoire à Ferrari
La 296 AF Corse du trio Alessandro Pierguidi, Davide Rigon et Alessio Rovera possédait une avance d'une bonne vingtaine de secondes et surtout était la plus rapide en piste. Auteurs d'une course quasi parfaite, ces trois-là auraient amplement mérité le succès. Mais ils ont joué d'une noire malchance quand, à 48 minutes du drapeau à damier, alors qu'ils effectuaient leur dernier ravitaillement, ils se sont retrouvés bloqués à l'entrée étroite de la pitlane par la Lamborghini en panne d'Hugo Cook. Le temps qu'elle se fasse dépanner pour céder le passage et la victoire avait basculé dans le camp de l'Aston Martin Vantage Comtoyou de Mattia Drudi, Marco Sorensen et Nicki Thiim.
« J'aurais pu effectuer un tour supplémentaire si la direction de course avait signalé que l'entrée était bloquée, mais apparemment c'est arrivé juste au moment où l'on entrait dans la pitlane, » regrettait un Alessandro Pierguidi cachant difficilement sa grosse déception. « Il faut de la chance pour gagner ce type d'endurance et l'on n'en a pas eue aujourd'hui. Bravo aux vainqueurs. La direction de course aurait peut-être pu agir différemment dans ces circonstances exceptionnelles. C'est triste de perdre dans ces circonstances. »
La victoire d'un team belge
« On continuait à pousser, mais la Ferrari avait un gros rythme et il nous aurait franchement été difficile de les devancer à la régulière, » avouait sportivement Mattia Drudi, l'un des artisans du plus beau succès de sa carrière. « De notre côté, on n'a pas été trop chanceux non plus dans le trafic. »
C'est la deuxième fois après l'édition 1948 remportée par la 2L Sports de St John Horsfall et Johnson qu'Aston Martin inscrit son nom au palmarès de l'épreuve. Une première pour la Vantage et l'équipe belge de Jean-Michel Baert disputant seulement son deuxième double tour d'horloge.
Le podium est complété, et cela nous fait bien plaisir, par la BMW M4 WRT de Charles Weerts, Dries Vanthoor et Sheldon Van der Linde encore cinquième à deux tours du finish. Mais la Rowe a dû rentrer pour un dernier pitstop obligatoire, tandis que l'Aston Martin Walkenhorst de Pittard-Chaves-Gunn a été pénalisée pour un contact.
Weerts: "Pas mieux"
« Franchement, on n'aurait pas pu faire mieux, » reconnaissait l'Aubelois. « On ne pouvait pas suivre les Ferrari, la Lambo et les Aston sur le sec. On a pointé en tête sous la pluie, mais dès que la piste a séché, on ne pouvait plus rien faire. Je suis plus heureux pour toute l'équipe que pour moi. Je reviendrai l'année prochaine à nouveau pour tenter de la gagner. »
Dix-sept Belges sur les vingt-deux au départ ont franchi le drapeau à damier et six sont montés sur le podium, deux au général et quatre dans les catégories.
Rossi s'accroche avec Rosi
Maxime Martin y aura cru à un moment puisque sa voiture numéro 46 a mené à un moment durant la nuit. Avant de chuter jusqu'à une anecdotique 24e place suite à la double faute de son célèbre équipier Valentino Rossi qui s'est accroché avec la Ferrari de Rosi, cela ne s'invente pas !
Quinzième au classement général après avoir occupé la 3e place générale en début de course, Gilles Magnus et Ugo de Wilde montent sur la 2ème marche du podium en Gold Cup (victoire de la Mercedes de Baumann-Al Zubair-Grenier-Ellis) aux commandes de leur Audi Saintéloc. Bravo à eux même s'ils espéraient sans doute la victoire dans cette catégorie, mais trois paris pneumatiques perdus leur ont fait perdre trop de temps.
Les Machiels 2e en Bronze
On imagine aussi bien une pointe de déception du côté d'Ulysse De Pauw et du Boutsen VDS qui visaient certainement mieux qu'une 18e place finale, cinq rangs derrière la Ferrari des Machiels père et fils, deuxième dans la catégorie Bronze remportée par l'Audi Attempto de Nesov-Mukovoz-Pereira-Hofer.
Pour les débuts de sa Ford Mustang, Fred Vervisch se classe bon 19e devant l'Aston Martin Vantage Comtoyou de Kobe Pauwels et John De Wilde, cinquièmes en Bronze.
On notera encore la 22e place d'Alessio Picariello, la 32e du duo Baptiste Lismont-Sam Dejonghe sur une autre Aston CTY, la 34e de Gilles Stadsbader après les sept tours perdus suite au crash de son équipier ukrainien et la 35e de Baptiste Moulin sur sa Lamborghini.
Les cinq malheureux du week-end sont Olivier Bertels et Armand Fumal (ce dernier n'a même pas roulé) après le retrait de leur Audi Haas suite à deux accidents lors du premier relais de leur peu souriant équipier lituanien, leur équipier Jan Heylen suite à un bris de boîte de vitesses de son Audi au petit matin et le duo Esteban Muth et Nicolas Baert après l'accroc au pied du Raidillon du dernier nommé entraînant par la suite l'un des plus violents crash de cette édition avec une Ferrari percutée à haute vitesse par un pilote Porsche ne connaissant visiblement pas la signification des drapeaux jaunes.
Cette édition du centenaire aura été marquée par une météo compliquée et pas mal d'accidents, seules 42 GT3 sur les 66 au départ franchissant la ligne d'arrivée.
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