24H du Mans : Karma pour Kubica, l'agresseur de Dries Vanthoor
Leader samedi soir et au début de la nuit, Robert Kubica s'apprêtait à prendre un tour à la BMW V8 M Hybrid de Dries Vanthoor sortant des stands en pneus slicks froids sur une piste encore humide. Quand soudainement, la Ferrari a changé de ligne pour pousser la « Béhème » WRT dans le rail à 306 km/h ! Une manoeuvre très dangereuse dans la ligne droite des Hunaudières qui aurait pu se terminer avec autre chose que des dégâts mécaniques et un abandon pour la N°15.
« Je savais que je devais rester dans le même tour que le leader, » nous a confié le jeune Belge. « J'ai été surpris en pneus froids et je n'ai pas pu freiner à la 2e chicane. J'ai donc tiré tout droit. J'étais sur la droite de la piste et j'ai un peu levé le pied pour le laisser passer et ne pas gagner un avantage. Puis soudainement il a changé de ligne et m'a tapé. Il l'a fait exprès. C'était peut-être un ami du team, ce n'est plus le mien. Je suis hyper déçu. On ne traite pas ses adversaires de cette manière. »
Après avoir déclaré à la radio que Dries l'avait poussé (ce qui est faux) avant, l'ex-pilote de F1 n'est pas venu s'excuser auprès de notre compatriote. Mais il a envoyé un message au boss de WRT Vincent Vosse : « Désolé pour toi et ton équipe, mais Dries a eu un comportement déloyal. Il a reçu les drapeaux bleus et ne m'a pas laissé passer... »
C'est sans doute vrai. Mais est-ce une raison pour envoyer un pilote dans le rail à plus de 300 km/h ? On n'est plus en karting Mr Kubica. Dries aurait pu être blessé. Sans compter que la Ferrari du leader aurait pu être endommagée aussi, crever ou finir également dans le rail.
La direction de course a jugé le Polonais responsable de l'accident sans dire qu'il l'a fait volontairement. Il n'a donc écopé que d'une pénalité de trente secondes. Annulée par la voiture de sécurité.
« Il m'a doublé et je n'ai pas lâché. Sinon autant que j'arrête le sport auto, » a déclaré Dries heureux de voir la 499P jaune rentrée définitivement dans son box à quatre heures de l'arrivée : « Karma !, » s'est exclamé le Belge avant d'ajouter : « Je sais comment je devrai me comporter avec lui à l'avenir... »