Eric Van de Poele recordman des succès aux 24 de Spa : «Je fais encore des cauchemars en pensant à l'édition 1992 »

il y a 3 j | Olivier de Wilde

Eric Van de Poele reste le recordman absolu du nombre de succès aux 24H de Spa. Tintin en compte cinq. Et ce nombre aurait pu être bien plus élevé... Le Namurois revient avec nous sur son épopée lors de notre double tour d'horloge pour lequel il a été honoré mercredi en recevant un pass à vie!

Eric, quel est votre plus lointain souvenir des 24H ?

« Mon papa était commissaire de piste et je l'accompagnais souvent sur les courses. Je me rappelle des Ford Capri avec leurs numéros dans un cercle blanc fluorescent. C'était en 1972 je pense avec la victoire de Jochen Mass et Hans-Joachim Stuck. »

Votre première participation ?

« En 1985 sur une Opel Manta avec les Néerlandophones Staal et Heindrickx. J'avais eu du mal à réunir le budget demandé, 75.000 FB, un peu moins de 2000 euros. Mais j'y étais arrivé et j'étais hyper motivé. Malheureusement, l'auto n'avait pas de direction assistée et était hyper physique à piloter. J'étais en nage après deux relais et n'avais pas de combinaison de rechange. Mes équipiers voulaient abandonner tellement c'était dur. J'étais le seul à vouloir poursuivre et j'ai été très déçu quand on a été trahis par la mécanique. »

Duquel de vos succès gardez-vous le meilleur souvenir ?

« Certainement par le premier en 1987 car j'avais raté le départ, l'arrivée et le podium car je roulais en DTM en Allemagne le même week-end. Je n'étais pas très impliqué cette année-là et j'ai trouvé cela triste. La plus belle pour moi reste la dernière en 2008 avec la Maserati C12. Une belle revanche par rapport à l'année précédente où j'avais perdu la course en me mettant bêtement dans le bac sous la pluie alors qu'on avait course gagnée. Cette année-là, il pleuvait à nouveau et j'ai doublé la voiture en tête pour m'imposer devant ma femme et mes cinq enfants qui pour une fois avaient pu assister à la course car leur camp scout était terminé. »

Votre pire souvenir ?

« 1992 bien sûr ! J'en fais encore régulièrement des cauchemars. On avait la course en mains et un tour d'avance. Je suis parti pour un double relais mais ma radio était en panne. Le stand me panneautait slow car je risquais de tomber en panne de carburant. Je ne pouvais pas dépasser les 7000 tours/min. J'ignorais que je perdais cinq à six secondes au tour. On ne me tenait pas informé des écarts. Soudainement, j'ai aperçu l'autre M3 de Steve Soper dans mes rétroviseurs. J'ai accéléré et fermé la porte à la chicane, mais il m'a bousculé pour passer. Je suis repassé devant le stand où ils m'ont dit « attack ». J'ai dès lors signé un des meilleurs tours en course. Mais il était trop tard, c'était le dernier tour. Après l'arrivée, je me suis écroulé à cause du stress mais surtout car on ne m'avait pas mis de boisson et j'étais déshydraté. La presse a écrit que j'avais craqué physiquement, mais c'est surtout la panne de radio et le manque d'informations qui nous ont coûté la victoire cette année-là. En 2007 on a perdu de ma faute, mais pas en 1992 ! »

Vous comptez cinq victoires. Combien auriez-vous pu en avoir en plus?

« Trois certainement. 1992 et 2007 dont on vient de parler, mais aussi 2010. Je partageais le volant d'une Ferrari 458 AF Corse avec Bruni, Vilander et Bert Longin. Nous avions signé la pole et nous étions en tête quand Anthony Kumpen est parti en tête-à-queue dans le virage de Stavelot juste devant nous. Il est revenu sur la piste et a explosé notre caisse. »

Pourquoi avez-vous arrêté de rouler aux 24h ?

« Car pour moi le GT3 est aujourd'hui devenu du « rental cars ». Les teams demandent de plus en plus de budgets, y compris à un quintuple vainqueur comme moi. Il y a aussi cette catégorisation de pilotes qui m'a empêché plusieurs fois de rouler. C'est absurde. Aujourd'hui, vu mon grand âge, je suis devenu Bronze, la catégorie de ceux qui sont censés payer le plus. Donc je ne roule plus, à mon grand regret. Heureusement, je peux encore me faire plaisir en Historic F1 ou sur l'ancienne M3 réplique de 1987 que je devais piloter ce week-end mais qui est malheureuement absente suite à un décès dans la famille de mon équipier-propriétaire. »

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Mots-clés: Endurance Sports Moteur
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