Après le centenaire l'an dernier, on aura encore vécu une édition historique des 24H du Mans. Jamais en effet on n'a assisté à une telle bagarre, un tel sprint à tous les niveaux, dans toutes les catégories. Dimanche matin, onze Hypercars étaient encore réunies en moins de deux minutes. A deux heures de l'arrivée, cinq voitures représentant quatre marques groupées en trente secondes pouvaient encore l'emporter. Une course « à l'américaine » avec plusieurs voitures de sécurité relançant la course. La plus longue neutralisation dura quatre heures de 3h44 à 7h49 en raison de conditions météorologiques trop dangereuses.

La pluie avec plusieurs averses a joué avec les nerfs des pilotes et des stratèges devant décider des choix de pneus. Et au final, après l'abandon à quatre heures de la Ferrari jaune de Kubica-Schwartzman-Yé (moteur), la victoire dans ce passionnant GP du Mans est revenue à l'autre Ferrari, la rouge N°50 des jeunes Nielsen-Molina-Fuoco.

Malgré une porte récalcitrante les obligeant à un pitstop à une heure et demie de l'arrivée, Ferrari a réussi à rééditer son succès de 2023. Une victoire méritée pour l'Hypercar la plus rapide cette année autour du Mans.

Comme l'an dernier, c'est une Toyota qui décroche le premier accessit, la N°7 de De Vries-Lopez-Hirikawa, deuxième à 14 secondes. Le podium est complété par l'autre Ferrari AF Corse, la N°51 tenante du titre de Pierguidi-Calado-Giovinazzi, troisième à 36 secondes.

Un podium au pied duquel échoue, à une grosse seconde, notre compatriote Laurens Vanthoor. Une toute grosse déception pour notre compatriote et Porsche qui visaient clairement la victoire. « On a juste manqué de vitesse, » résumait le meilleur Belge restant en tête du championnat WEC. « C'est dur à dire, mais c'est la vérité. »

La deuxième Toyota, celle de Buemi-Kobayashi-Hartley, termine cinquième devant la seconde 963 officielle et la première Cadillac.

Dernier point mérité pour la débutante Lamborghini C63 de Kvyat-Caldarelli-Bortolotti complétant le Top 10, la marque au taureau ramenant ses deux protos à l'arrivée. C'est mieux que Peugeot, décevantes 11e (avec Stoffel Vandoorne à 8 secondes du Top 10) et 12e.

Mention spéciale pour l'Isotta Fraschini qu'on attendait pas au 14e rang, juste devant l'Oreca United Autosport de Oliver Jarvis, Nolan Siegel et Bjoy Garg victorieuse en LMP2. Troisième podium consécutif en Pro-Am pour l'équipe belgo-luxembourgeoise DKR.

En LM GT3, après l'abandon de la BMW M4 WRT de Maxime Martin au début de la nuit (crash de son équipier amateur Ahmad Al Harty), la victoire revient à la Porsche 992 Manthey Motorsport de Richard Lietz, Yasser Shahin et Morris Schurring devant la seconde M4 de Gelael-Leung-Farfus sauvant l'honneur de l'écurie belge WRT dont les trois autres voitures ont été accidentées.

La troisième marche du podium est revenu à la débutante Ford Mustang de Giorgo Roda, Mikel Pedersen et Denis Olsen. Pour la deuxième année consécutive, les Iron Dames et notre Sarah Bovy échouent à nouveau au pied du podium, cinquième aux commandes de leur Lamborghini rose.

Après pas mal de soucis électriques, Tom Van Rompuy rejoint l'arrivée de ses deuxièmes 24H du Mans au 15e rang de sa catégorie sur la Corvette Z06 TF Sport.