Stéphane Ratel à propos de la pluie attendue : «Je ne veux plus voir de drapeau rouge »

il y a 4 mois | Olivier de Wilde

De violents orages sont attendus durant la nuit de samedi à dimanche du côté de Francorchamps. Certains craignent déjà une interruption de la course ou des heures derrière la voiture de sécurité. Nous avons demandé à Maxime Martin, au directeur de course, à un responsable constructeur et à l'organisateur Stéphane Ratel lui-même où se trouve la limite. Quand faut-il vraiment arrêter de faire la course sous la pluie ?

L'un des sujets récurrents ce vendredi dans le paddock et la salle de presse était malheureusement la météo attendue pour ce week-end. La plupart des sites spécialisés annoncent de fortes averses à partir de 23h et jusqu'à dimanche midi. Et certains craignent déjà une interruption de la course durant la nuit comme il y a quelques années ou alors de nombreuses heures derrière la voiture de sécurité. Après les 8H du Nürburgring et les 20H du Mans combien d'heures va-t-on faire la course à Francorchamps ce week-end ? Où est la limite ? Quand faut-il réellement neutraliser ou stopper la course ?

L'aquaplaning est trop dangereux

« Selon moi, la limite c'est l'aquaplaning et la visibilité, » confie Maxime Martin, le plus rapide en piste il y a quelques années sous la pluie déjà en BMW. « S'il y a trop d'eau au pied du Raidillon, vous ne contrôlez plus rien. Au Ring avec le brouillard, il était clairement trop dangereux de rouler. Je voudrais faire la course le plus longtemps possible car quand les conditions sont difficiles, c'est là qu'on peut faire de plus grosses différences, qu'on voit les plus grands talents ou ceux qui prennent plus de risques. »

Andreas Roos, le directeur de BMW Motorsport, la marque déjà victorieuse à 25 reprises en 75 éditions, espère que la course pourra se dérouler normalement. « Même si c'est difficile, même si c'est plus dangereux, ce sont des pilotes, on n'oblige personne à rouler et cela fait partie du sport et du spectacle. Sauf si c'est le déluge, je n'arrêterais pas la course. Au Mans, les GT3 auraient pu continuer durant l'averse nocturne. Mais c'était plus délicat pour les Hypercars lancées à 380 km/h. »

"Je laisserai rouler tant qu'il n'y a pas d'accidents"

Contrairement au directeur de course du WEC Eduardo Freitas, Alain Adam, le Belge gérant la course pour SRO, ne tremble pas dès qu'il tombe trois gouttes. « En général, j'essaie de laisser rouler tant qu'il n'y a pas d'accident. Puis, s'il y a un crash, je regarde de qui il s'agit. Je lance la voiture de sécurité et si c'est un pilote amateur, je les laisse rentrer au stand et laisser la place aux pros. »

Durant ces moments délicats, la direction de course reste en contact avec les pilotes via la radio des teams. « Par le passé, j'écoutais différents pilotes. Mais il y avait toujours des avis différents. Selon Dries Vanthoor il fallait neutraliser et pour Jules Gounon on pouvait continuer. Je suis alors passé à un seul représentant des pilotes, Romain Dumas. Et pour lui, c'était toujours roulable. Il fallait adapter sa vitesse. »

Un peu comme en rallye où l'on ne neutralise jamais une spéciale. « Avec trente voitures dans la même seconde, je dois faire attention quand je sors une voiture de sécurité à ne pas fausser la course. Certains spéculent sur le fait que je vais sortir la safety car et restent en slicks pour ne pas perdre de temps et donc finissent par sortir eux-mêmes. Il y a beaucoup de stratégie et je dois faire très attention. Mais mon souhait est plutôt de laisser rouler tant que c'est possible. »

On laissera le mot de la fin à Stéphane Ratel qui rêve d'un centenaire arrosé au champagne plutôt que par les dieux du ciel. « S'il y a bien quelque chose que je ne fais pas c'est de monter en direction de course ou me mêler de la Balance de Performances. Mais mon souhait en tout cas c'est de ne plus voir une interruption au drapeau rouge. Ne plus entendre les voitures tourner durant les 24h, c'est horrible. J'espère qu'on ne devra pas en arriver-là. Je connais bien Spa et la météo reste imprésible. Dans un sens comme dans l'autre. En tout cas, on n'arrêtera pas si trois ou quatre Bronze sont au bac. On neutralisera pour laisser rentrer.»

En espérant donc pour les fans, les teams, les pilotes qu'on évitera le pire. Et que la pluie pimentera l'épreuve du centenaire, mais ne la gâchera pas.

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Mots-clés: Endurance Sports Moteur
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