On a franchement vraiment du mal du mal à se passionner cette année pour les courses de GT3 en WEC. D'abord parce que contrairement au GT World ou au DTM, si l'on utilise bien les mêmes voitures, la Balance de Performances est différente et surtout il n'y a pas ici d'équipages Pro. Le LM-GT3 est basé sur des équipages Pro-Am avec 18 pilotes pros seulement et 18 gentlemen drivers qui bien souvent (pas dans tous les cas) paient leur volant à prix d'or et financent au moins la moitié d'une voiture au sein de laquelle on retrouve aussi un pilote Silver. Il y a une telle disparité dans le niveau des pilotes Bronze que bien souvent ce sont eux qui font le résultat.

Pourquoi un championnat Pro-Am au niveau mondial ? Car Lexus (Toyota), Ferrari, Porsche, Corvette (Cadillac), BMW, Lamborghini et bientôt Aston, soit sept marques sur neuf sont engagées en Hypercar et veulent consacrer le moins de budget possible à leur engagement en GT3 sachant qu'une saison mondiale coûte entre 4 et 4 millions et demi ce qui est énorme.

Il y a principalement quatre raisons pour lesquelles nous n'accordons que très peu de valeur aux résultats GT3 en WEC.

1) BOP

Elle n'est pas équivalente à celle des autres championnats GT et n'est pas faite par le Belge Claude Surmont. Des marques sont trop avantagées et d'autres trop désavantagées. Au Brésil, la Lamborghini Huracan avec Sarah Bovy au volant tournait plus d'une seconde plus vite en nouveaux pneus et avec le plein d'essence que la BMW M4 avec aux commandes Maxime Martin. Celle-ci a terminé cinquième mais à deux tours après 6h. Ce n'est pas normal. Sans vouloir faire injure à notre « panthère rose » et même si l'on est fan de la personne et de son histoire, nous ne trouvons pas cela normal du tout. D'un côté il y a une pilote dite « Bronze » (amateur) et de l'autre un Platinium (pro). Cherchez l'erreur.

2. Qualifications

Elle est réservée aux seuls pilotes Bronze qui généralement prennent aussi tous le départ pour des questions de stratégie. Il y a de telles différences dans le niveau des Bronze que ce sont plus les pilotes qui font la différence que les voitures. Pour avoir une meilleure idée du niveau et de la fourchette dans laquelle se trouvent les neuf marques, il faudrait au moins qu'à un moment durant le week-end les 18 pilotes pros se retrouvent avec quatre pneus neufs et peu d'essence. Cela donne au grand public non connaisseur une image biaisée des forces en présence, tant au niveau des pilotes que des voitures.

3. Poids

Il n'y a pas de poids moyen ou équivalent pour les pilotes. Rahel Frey qui pèse 50 kg se bat donc face à Maxime Martin (80) ou Darren Leung (plus de 110 kg). A Francorchamps, le responsable de la BOP nous a confié estimer dix kg à 1,6 dixièmes au tour. Une différence de 30 kg fait donc en moyenne une demie seconde au tour. Ou est la BOP à ce niveau ?

4. Catégorisation des pilotes

Sincèrement peut-on encore considérer Sarah Bovy comme une pilote amateur (Bronze) vu sa pointe de vitesse ? On peut se poser la même question pour le Russe Malykhin qui prétend vouloir devenir professionnel. Notre Iron Dames a beaucoup progressé ces deux dernières saisons en roulant énormément. Elle bat régulièrement pas mal de pilotes Silver, voire même des Gold ou Platinium. Ou c'est grâce à la BOP de la Lambo ou c'est grâce à son talent ou c'est simplement une combinaison des deux. A nos yeux, Sarah est aujourd'hui clairement une pro. Dans son approche, mais aussi son niveau de pilotage. Sans parler de l'aspect financier...

Mais il y a aussi d'autres erreurs de catégorisation FIA. Elles sont nombreuses même. Esteban Masson par exemple qui nous vient de la monoplace doit être classé Gold. Et Valentino Rossi qui est pilote officiel BMW, a gagné à Misano en GT World et roule en Pro n'a objectivement plus à être classé Silver si les critères de catégorisation étaient tout simplement respectés. Il n'est pas normal qu'avant même le début de saison, tout le monde ait désigné la Porsche Manthey 92 comme grande favorite de la catégorie grâce à un équipage avec le meilleur « faux » Bronze et le meilleur « faux » Silver. Au final, à trois courses de la fin de saison, ils sont largement en tête et on voit bien mal qui pourrait encore les rattraper. Franchement, avec une hiérarchie changeant d'un circuit et d'un week-end à l'autre, il est difficile de juger la moindre performance et de se passionner pour cette compétition.

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