WEC 10H du Qatar : Domination totale Ferrari, Dries Vanthoor 4e

il y a 1 mois Olivier de Wilde

Triplé des 499P, la victoire pour Molina-Nielsen-Fuoco. Dries Vanthoor au pied du podium en Hypercar avec la V8 M Hybrid. Podium stratégique pour la M4 WRT en LMGT3.

Victorieuse des deux dernières éditions des 24H du Mans, Ferrari n'avait encore jamais réussi à imposer une de ses Hypercars officielles sur une course d'endurance plus courte en WEC. C'est désormais chose faite avec une totale domination lors des 1812 km du Qatar arrêtées après dix heures ce vendredi.

Pole position, meilleur tour en course et triplé, les 499P n'ont rien laissé à leurs rivales du côté de Losail.

Auto-élimination des Cadillac !

Seules les Cadillac semblaient éventuellement en mesure de briser l'hégémonie italienne. Mais alors que les deux protos V-Series R dorés engagés cette année par Jota occupaient les deux premières places, elles se sont embouties derrière la voiture de sécurité, Alex Lynn (finalement 8e) étant surpris par une accélération puis un gros coup de freins du leader Jenson Button !

Dès lors, plus rien n'a entravé l'envolée des bolides de Maranello. Et, malgré deux « passages obligés par les stands » et une autre pénalité de cinq secondes pour non respect des limites de la piste, la N°51 des polemen Antonio Giovinazzi, James Calado et Alessandro Pierguidi est remontée de la 8e à la 3ème place. Avant de respecter les consignes de team et d'assurer un historique triplé pour la marque italienne. Car chaussé de neuf, Pierguidi aurait clairement pu aller chercher la victoire finalement revenue à la voiture soeur, la N°50 de Molina-Fuoco-Nielsen 2.3 devant la jaune « privée »  de Kubica-Hanson-Yé.

Derrière un podium 100% dédié au « Cheval Cabré », on a assisté à une lutte serrée entre Toyota, BMW et Alpine.

Partis de loin, les protos japonais ont vu une exécution parfaite récompensée par les 5e et 6e places des GR010 Hybrid championnes du monde de Buemi-Hartley-Hirakawa et Conway-Kobayashi-De Vries.

BMW Team WRT 2e chez les constructeurs

En s'élançant depuis la première ligne, BMW espérait sans doute monter sur le podium. Mais des petites erreurs ont été commises, notamment pour la N°15 de Dries Vanthoor et Kevin Magnussen qui a perdu une quinzaine de secondes lors d'une relance en restant bloqué sur son pit-limiteur avant d'être l'auteur d'une touchette avec une M4 GT3. Au final, BMW Team WRT est néanmoins dans la cible en terminant « best of the rest », au pied du podium et surtout à moins de dix secondes de la première place. La seconde voiture à l'hélice termine 7e. De quoi occuper la 2e place du championnat constructeurs.

Des erreurs de pilotage ont aussi coûté des plumes et des places à Alpine qui ne méritait pas de rentrer bredouille (13e et 14e).

Déception aussi chez les Français de Peugeot avec la 9e place pour la N°93 de Di Resta-Jensen-Vergne et une 12e position finale pour la N°94 de Stoffel Vandoorne après une pénalité infligée à son équipier Loic Duval pour un duel un peu trop musclé avec Michael Christensen.

Notre champion du monde hors des points

Véritable catastrophe du côté de Porsche. Lauréat ici l'an dernier, notre champion du monde Laurens Vanthoor n'a jamais été en mesure de rentrer dans les points et doit se contenter du 11e rang. La perte d'un élément aérodynamique dès le premier tour suite à un contact n'explique pas tout. Fortement lestées, les 963 n'ont jamais été compétitives au Qatar, la N°5 de Andlauer-Christensen-Jaminet finissant péniblement dixième. Comment expliquer une telle déconvenue de la marque ayant remporté les 24H de Daytona en janvier et l'épreuve de Losail l'an dernier ? Une piste plus froide et des pneus plus dur à mettre dans la bonne fenêtre, une BOP défavorable et peut-être aussi un peu de stratégie cette saison dans l'optique du but ultime : renouer avec le succès au Mans en juin prochain...

Aston Martin a repris le rôle de Lamborghini et ferme la marche avec ses Valkyrie dont le ramage vaut le plumage. Il ne leur manque plus qu'à trouver une grosse seconde en rythme de course. Laissons leur un peu de temps...

Corvette s'impose en GT

En LMGT3, cela a été la bérézina pour les troupes belges. Partie avant-dernière, la Mercedes Iron Lynx de Maxime Martin a abandonné (problème de suspension) avant même que notre compatriote ne puisse en prendre le volant. Un soulagement pour ses côtes cassées...

Tom Van Rompuy a pris un bon départ et est remonté au 4e rang avant de devoir renoncer après seulement 27 tours, boîte de vitesses explosée.

La seule consolation est venue une fois encore du camp BMW WRT avec un podium stratégique (avec un splash&dash à 12 minutes de la fin) pour la M4 N°31 de Farfus-Shahin-Boguslavskiy. La N°46 de Valentino Rossi était également en lice pour le podium avant d'écoper de trois pénalités pour non respect des limites de la piste dans la deuxième moitié de l'épreuve. De quoi les renvoyer hors des points.

La victoire est finalement revenue à l'équipage favori, celui de la Corvette N°33 de Keating-Edgar-Juncadella, la première d'une Z06 en WEC. L'Espagnol aura dû user de toute son expérience pour résister jusqu'au bout aux assauts de la McLaren 720s de Saucy-Baud-Cottingham.

Treizième position, l'avant-dernière des GT3 classées, pour les Iron Dames. Sans Sarah Bovy comme Bronze, avec désormais un poids moyen à 82 kilos et une BOP peu favorable à Porsche aussi en GT3 (l'autre 911 GT3-R de chez Manthey termine 12e), il va être très compliqué pour les « panthères roses » d'encore ramener des trophées cette année...

Il y a douze mois, Porsche avait cumulé les trophées au Qatar, tant en Hypercar qu'en GT3. Aujourd'hui, ils se sont pris une raclée. Les responsables de la Balance de Performances devraient, on l'espère, rectifier un peu le curseur pour la prochaine manche à Imola...

 

Photo DPPI/WEC

Mots-clés: Endurance Sports Moteur

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