WEC 8H de Bahreïn : Victoire et titre constructeurs pour Toyota, Laurens Vanthoor sacré champion du monde !
Dernière manche du championnat du monde d'endurance, les 8H de Bahreïn ont tenu leurs promesses avec une bataille au sommet entre Porsche, Toyota et Ferrari, les trois marques s'échangeant plusieurs fois la tête de la course et du championnat.
En pole, Toyota semblait le mieux parti au niveau des marques. Mais un contact de Sébastien Buemi avec une GT puis des soucis électroniques à répétition pour la N°7 de Kobayashi-De Vries-Conway compromettaient les espoirs de Toyota.
Heureusement pour les Japonais, deux voitures de sécurité lors du dernier quart de l'épreuve relançaient complètement la course. Sébastien Buemi se transcendait alors, doublait la Porsche N°5 et permettait à Toyota de s'imposer pour la 8e fois consécutive à Bahreïn et de remporter son sixième titre constructeurs d'affilée.
Si la Ferrari N°50 victorieuse au Mans, victime d'une touchette en début de course et contrainte de changer de capot avant, n'était jamais pointée aux avant-postes, elle remontait grâce aux voitures de sécurité. Hélas, accrochée par l'Alpine de Charles Milesi, la 499P de Nielsen-Molina-Fuoco chutait en dehors du Top 10. La voiture soeur, la 51 de Calado-Giovinazzi-PierGuidi, terminait deuxième devant la 963 N°5. Les trois derniers équipages en lice pour le titre avant le départ de cette finale n'auront donc pas inscrit un seul point.
Laurens champion : « Une course horrible »
C'est surtout le classement pilotes qui intéressait les fans belges tout heureux de voir Laurens Vanthoor, onzième au terme d'une course cauchemardesque, devenir sacré champion du monde quarante et un an après le 2e titre mondial en endurance d'un certain Jacky Ickx.
Super bien épaulé tout au long de la saison par Kevin Estre et André Lotterer, notre compatriote est le troisième Belge après Ickx et Stoffel Vandoorne en FE à remporter un championnat du monde FIA dans la catégorie reine.
Un Laurens Vanthoor qui aura toutefois eu quelques sueurs froides. «Quelle course horrible, » s'exclamait le pilote de Zolder. « Lors du départ assez chahuté, c'est parti très vite avant l'extinction des feux. J'ai perdu quelques places et redoublé de prudence. Malgré cela, j'ai été poussé hors de la piste par la Ferrari N°50 au virage quatre. Je suis reparti 18e et dernier avec des pneus sales. On manquait d'adhérence dans la chaleur du début de course. Mon premier double relais fut un véritable enfer. »
Longtemps quatorzième ou quinzième, l'équipage de la Porsche N°6 a vécu deux premières heures angoissantes même s'ils sont toujours restés virtuellement champions du monde. Et sont ensuite remontés progressivement au classement jusqu'au 2ème rang avant d'écoper de deux pénalités, d'abord un passage obligé par les stands pour non respect d'un drapeau jaune puis encore cinq secondes suite à une touchette avec une Alpine. De quoi les reléguer hors des points. Mais vu que les deux derniers rivaux ont aussi fait chou blanc, il conserve ses 35 points d'avance.
Un titre donc 100 fois mérité pour le natif de Zolder : « C'est effectivement mon plus beau titre, sans doute le plus jour de ma vie sportive, » souriait un Laurens Vanthoor ému et ne pouvant retenir quelques larmes lors du tour de décélération. « Cela faisait longtemps que la Belgique attendait cela, mais moi aussi. Je suis bien évidemment ravi. On a réalisé du super job. Je me souviendrai longtemps de cette saison, mais je veux oublier au plus vite cette course, la moins bonne de l'année. On n'a jamais baissé les bras, on ne s'est jamais énervé. Mon seul regret restera ce podium loupé aux 24H du Mans. Ce sera j'espère pour l'année prochaine où on aura un titre à défendre aussi en WEC. Succéder au palmarès à une légende comme Jacky Ickx signifie quelque chose dont je suis assez fier.»
On notera encore la sixième place de la BMW M V8 Hybrid de Dries Vanthoor, Raffaele Marciello et Marco Wittmann. Pas assez pour prendre la quatrième place d'Alpine chez les constructeurs.
Aux portes des points, Stoffel Vandoorne a été contraint à l'abandon à deux heures du drapeau à damier, l'autre Peugeot 9x8 terminant au pied du podium.
Van Rompuy 2ème en GT3
La fête belge aurait dû être complétée avec le premier succès en LMGT3 de la Corvette de Tom Van Rompuy.
Auteur d'un magnifique premier relais, remonté de la 8e à la 2e place en s'intercalant entre les McLaren en une heure, notre compatriote prenait les commandes de l'épreuve à l'issue du premier pitstop. Une première place que la GT américaine de TF Sport allait occuper durant cinq heures. Après 6h de course, la Z06 comptait une quarantaine de secondes d'avance. Hélas, la voiture de sécurité regroupait tout le monde et annihilait l'excellent travail de notre compatriote. Au final, Charlie Eastwood se faisait devancer par la Ferrari 296 d'Alessio Rovera (associé à Simon Mann et François Heriaux). Un premier podium tout de même pour l'Anversois qu'on retrouvera avec plaisir en 2025.
Ce fut nettement plus compliqué pour nos deux autres compatriotes. Au volant d'une Lamborghini Huracan GT3 dégradant fort ses gommes, Sarah Bovy et les Iron Dames n'ont pas pu faire mieux qu'une dixième place pour leur dernière apparition sur la Lamborghini Huracan Iron Lynx. Grâce à la voiture de sécurité, un podium aurait néanmoins été possible sans un « drive through » pour non respect du règlement de la voiture de sécurité virtuelle. L'an prochain, les filles passeront plus que probablement sur la deuxième Porsche Manthey avec la Française Celia Martin à la place de Rahel Frey.
Enfin, grosse déception pour les BMW M4 WRT à nouveau mal balancées, Maxime Martin, Valentino Rossi et Ahmad Al Harty devant se contenter du 14ème rang à un tour, les moteurs à l'avant souffrant fortement sur ce tracé. On espère franchement voir les « Béhèmes » GT nettement plus dans le coup en WEC en 2025. Une M4 que Gilles Stadsbader, un jeune Belge classé Silver, testera ce dimanche à Bahreïn.