L'essai dynamique de Benoît Galand - Alfa Giulia Quadrifoglio 2023 : de quoi rendre jaloux
Et quel meilleur symbole de l’héritage sportif Alfa Romeo que cette Giulia Quadrifoglio, version 2023, qui ne peut que laisser une empreinte indélébile dans le cerveau de tout qui a eu le privilège de la conduire.
Jumelles
Sur le papier déjà, elle a tout pour plaire : berline 3 volumes, propulsion, moteur V6 bi-turbo 2,9 litres, 3,07 kg/ch,… what else ? Et bien la ligne d’échappement Akrapovic, proposée en option… Et, en plus, la ligne de la Giulia est particulièrement réussie, surtout dans cette déclinaison Quadrifoglio du plus bel effet. Le restylage « 2023 » concerne le dessin des blocs optiques avant et, dans l’habitacle, un nouveau tableau de bord digital et la présence encore plus soutenue de carbone pour les finitions. Ce n’est pas plus mal car l’ensemble fait toujours un peu « désuet », mais finalement cela ajoute encore au charme de la voiture surtout que vous pouvez sélectionner la présentation du tableau de bord digital sous forme des deux grands compteurs « jumelles » comme sur les voitures des années ’70…
Les autres améliorations de ce millésime 2023 portent sur la mécanique – le V6 2,9 litres voit ainsi sa puissance portée de 510 à 520 ch – mais aussi sur la transmission avec un différentiel mécanique autobloquant qui remplace la technologie de répartition vectorielle du couple. Yes ! Quelques améliorations de détails concernent également les trains avant et arrière et les réglages ont été affinés pour le tarage des amortisseurs. Bref, on se rapproche vachement de la version ultime, la GTAM. Objectif de ces petits changements pour rendre la Quadrifoglio encore plus efficace : regarder sa concurrente directe - j’ai nommé la BMW M3 - droit dans les yeux !
Alfa Giulia Quadrifoglio : train avant diabolique
Sur la route – et cela se confirme sur la piste du Centre de Maîtrise du Volant, le train avant de la Giulia Quadrifoglio est un vrai régal : tranchant, précis au millimètre, avec une direction légère mais qui transmet toutes les informations. Il faut vraiment aller lorgner du côté des hypercars pour trouver aussi bien… Le V6 2,9 est à l’aise sur une très large plage d’utilisation avec un couple qui culmine à 600 Nm. De quoi voir venir… Avec en plus une boîte 8 auto ZF plaisante à manœuvrer via les grandes palettes fixées sur la colonne de direction. Les liaisons au sol ont bien été étudiées et le compromis confort/efficacité est pleinement réussi. Bien sûr, le conducteur a le choix entre les modes Natural, Dynamic et Race, en fonction des profils de route rencontrés. Tout cela en fait une parfaite berline pour père – ou mère – de famille dynamique.
Et si l’envie vous en prend, cap sur un circuit… ou un circuit de « glisse » pour « titiller » les limites de la machine… En fait, ce sera le plus souvent les limites du conducteur qui seront atteintes avant celles de la voiture. Bien campé sur les Pirelli Zéro Corsa, vous voilà propulsé à des vitesses impressionnantes (vitesse max à plus de 300 km/h…). Parfaitement équilibrée, la Giulia Quadrifoglio répond au doigt et à l’œil… Il faut donc lui donner les bonnes instructions… Si votre portefeuille est bien garni, vous pouvez vous payer, en plus de l’échappement Akrapovic, les sièges baquets en carbone et les freins en céramique, de quoi encore mieux jouir du potentiel de la belle italienne.
Et au niveau de la glisse, en mode Race, vous allez vous régaler, grâce à ce train avant qui évite tout sous-virage et la souplesse du moteur qui permet de doser les gaz avec précision et profiter de l’action du différentiel mécanique.
Verdict
Franchement, avec la Porsche 718 Cayman GT4 RS, c’est la meilleure surprise parmi les voitures essayées cette année. À moins de 100.000 € (hors options), voilà l’arme fatale qui va rendre jaloux tous vos proches… et moins proches. Et l’objectif d’Alfa Romeo de se mesurer d’égal à égal avec la BMW M3 est largement atteint. Par contre, au niveau de la valeur de revente, la différence risque de subsister…