L'essai dynamique de Benoît Galand - Alpine A110S : attachante !
Du haut de ses 252 ch, les « fans » attendaient cependant mieux. C’est arrivé avec les versions « GT » et « S » (et même « R » plus récemment), qui affichent des performances à la hausse. La « S » est plus radicale encore que la GT, même si le moteur est identique. Une reprogrammation permet au 4 cylindres 1,8 l turbo d’afficher une puissance de 300 ch – comme la feue Mégane RS Trophy – et 340 Nm, ce qui a demandé un renforcement de la boîte double embrayage Getrag.
Options exclusives à la « S »
Pour rendre cette Alpine encore plus exclusive, deux nouvelles options sont proposées : les pneus Michelin Sport Cup 2, de type semi-slick (750 € le train), et un pack aérodynamique constitué d’une lame avant et d’un aileron arrière, tous deux en fibre de carbone, ce qui permet d’augmenter l’appui aérodynamique, tout en donnant un cachet encore plus sportif à la voiture. Sur le plan des chiffres, notons les 4,2 sec qu’il faut à la A110S pour atteindre le 100 km/h, 22,4 sec pour franchir le cap des 1000 m et la vitesse maxi, fixée à 275 km/h (avec l’option aéro).
Sans différentiel
L’Alpine A110 est déjà un jouet plutôt enivrant, avec une agilité et une efficacité exaltantes. Avec 48 ch de plus et 1.109 kg, soit un rapport poids/puissance de 3,69 kg/ch, la version « S » se doit d’encore repousser les limites. Pour ce faire, les ingénieurs ont retravaillé les suspensions avec des amortisseurs retarés et d’autres barres antiroulis. Avec des disques avant de 320 mm, le freinage a été renforcé alors que le réglage de l’ABS et de l’ESP est lui aussi spécifique. Avec les pneus semi-slicks, le poids contenu et la puissance finalement raisonnable, Alpine n’a pas jugé utile de placer un différentiel mécanique.
Compagne de tous les jours
En conduite « de tous les jours », l’Alpine A110S s’avère une compagne agréable avec ce 4 cylindres turbo qui propose toute la souplesse nécessaire. Les sièges Sabelt sont de type baquet, mais confortables, et une escapade de quelques jours en mode « balade » est tout-à-fait envisageable. Sur circuit, l’Alpine se montre efficace et précise avec ce côté « joueur » du train arrière qui aide à placer la voiture sur la trajectoire idéale. Les passages de rapports de la boîte à double embrayage sont rapides et le freinage puissant et endurant. Pas étonnant d’ailleurs que le circuit de Spa-Francorchamps utilise désormais des Alpine pour ses baptêmes de piste.
Mais l’âme d’Alpine, ce sont les épreuves routières, et l’A110S montre toute l’étendue de son potentiel dans les routes étroites et tortueuses. Son rapport poids-puissance, son agilité, l’absence de sous-virage et la large plage d’utilisation de son moteur en font une arme redoutable d’efficacité et une source de plaisir inépuisables. Poussée dans ses retranchements d’adhérence sur la piste du Centre de Maîtrise du Volant – en mode « track » et ESP en « off » - elle se révèle très joueuse et facile à dompter avec une motricité suffisante pour s’extraire des courbes serrées en glisse et en pleine accélération. Courte et trapue, elle n’aime pas trop les gros angles de dérive mais elle peut prolonger la glisse à l’infini. Un vrai plaisir ! Et n’en déplaise aux nostalgiques, sachez que la boîte à commandes par palettes au volant et l’absence de frein-à-main mécanique ne sont pas frustrants…
Verdict
En conclusion, c’est une belle réussite, mais sachez que la version de base à 62.700 €, soit plus de 10.000 € de moins que la « S » (74.750€), vous procurera presqu’autant de plaisir, en tous les cas en usage quotidien. Mais si vous faites des track days ou que vous vous sentez l’âme d’aller titiller les limites de la voiture, la « S » vous en donnera pour votre argent.