L'essai dynamique de Benoît Galand - BMW M135i : "M"... alors !
BMW reniait ses racines et s’abandonnait à élargir sa clientèle à ceux pour qui confort, habitabilité et fonctionnalité devancent dans le cahier des charges plaisir de conduite et dynamisme. Soit ! Les chiffres de vente ont donné raison aux dirigeants de Munich !
Pour faire passer « la pilule » aux « fans » de la marque bavaroise, BMW propose donc une version M135i xDrive, censée combler le manque de sensations de cette Série 1 « traction ». Rappelons quand même que BMW propose également une version vitaminée de sa Série 1 « traction », la 128 Ti avec 265 ch sous le capot…
La haut de gamme de la série 1 est donc cette M135i avec son 4 cylindres deux litres turbo développant 306 ch et 470 Nm. La transmission est confiée à une boîte automatique à 8 rapports avec commande, au choix, par levier ou par palette au volant. Cette M135i est réglée pour se comporter comme une traction, avec un différentiel avant Torsen, avec possibilité quand le besoin s’en fait sentir de reporter jusqu’à 50% de la puissance sur les roues arrière.
Au niveau des performances, à la manière de ses concurrentes Mercedes A35 AMG, VW Golf R ou autres Ford Focus ST, c’est plus que correct : 4,58 sec pour franchir le cap des 100 km/h et 250 km/h en pointe. Au niveau du caractère par contre, on est bien entendu loin des envolées lyriques du 6 en ligne et la bande-son n’est pas des plus envoûtantes, même si un son artificiellement produit tente de séduire les oreilles. Et il faut manier les palettes pour éviter des à-coups dans la transmission si on la laisse faire…
Train avant… redoutable
Question efficacité, la M135i est redoutable avec un train avant incisif et hyper-précis. Le système ARB et le différentiel Torsen annihilent pratiquement toute tentative de patinage d’une roue avant et tout sous-virage. Les liaisons au sol sont soignées avec des supports d’ancrage modifiés, un carrossage et des amortisseurs spécifiques. La M135i peut avaler le bitume en toute sécurité sur un rythme très élevé ! Oui, sauf que, quand on est au volant d’une BMW, on a envie de sentir « vivre » sa voiture et de « piloter » plutôt que de simplement conduire vite. Et là, les sensations font défaut : le train arrière est rivé et la M135i est peu sensible aux transferts de masse. Il est difficile, mais pas impossible, de provoquer l’inscription du train arrière en courbe et bien entendu impossible de déclencher - ou de prolonger - un survirage à l’accélérateur. Sur la piste du Centre de Maîtrise du Volant, la M135i se révèle très rapide, mais pas amusante à conduite. Beaucoup trop typée « traction ».
Verdict
Elle reste bien entendu une vraie BMW avec le sérieux et le confort de l’habitacle, un style discrètement agressif qui lui sied bien et une consommation qui reste mesurée eu égard à son niveau de performances.
Les prix démarrent à 54.800 € et se situent dans la fourchette de prix de ses concurrentes… avec les options inhérentes aux constructeurs allemands.
Finalement, avec 80 kg de moins, et un comportement purement « traction » (pas de transmission xDrive), la 128ti est une belle alternative, le tout pour 7000 € de moins.