L'essai dynamique de Benoît Galand - BMW M2 : fin de race !
En tous les cas, chapeau au constructeur bavarois d’encore nous proposer ce type de voiture qui a fait rêver des générations. Chez Audi (RS3) ou Mercedes (AMG), on est passé à la transmission intégrale, ce qui, j’en conviens bien volontiers n’est pas une tare. Il n’empêche qu’une voiture avec les roues arrière qui « patinent », c’est sympa et cela nous ramène à l’essence même de la conduite sportive.
Prise de volume
Cette dernière génération de la M2 repose sur un châssis commun à la BMW M3 et M4. Elle est certes 21 cm plus courte que la M4 et son empattement diminué de 11 cm, mais cela reste un coupé qui prend un peu de place. Sa gueule un peu béante et ses flancs sculptés ne font pas l’unanimité mais ne laissent planer aucun doute sur ses intentions : dévorer l’asphalte ! Et ce ne sont pas ses 4 gros échappements qui vont refroidir ses velléités d’en découdre sur la route.
Le moteur est le superbe 6 cylindres en ligne bi-turbo qui, ici, développe 460 ch et 550 Nm de couple, disponibles entre 2.650 et 5.870 tr/m. De quoi voir venir… Revers de la médaille, la nouvelle BMW M2 est lourde, avec pas moins de 1.800 kg sur la balance. Certes, le rapport poids/puissance reste inférieur à 4 kg (3,91), mais on aurait aimé un effort de ce côté. D’origine, la M2 est proposée avec l’excellente boîte automatique, mais pour 500 €, une boîte manuelle (plus légère de 16 kg) figure bel et bien sur la liste d’options.
A la carte !
Installés sur le volant, les deux petits boutons « M1 » et « M2 » permettent de personnaliser ses réglages en matière de suspension, d’aides à la conduite et de réactivité du moteur. C’est très bien ! Il est seulement dommage que des réglages comme le contrôle de franchissement de ligne ou encore l’aide au changement de rapport (un coup d’accélérateur au changement de rapport pour simuler le double débrayage… sur la boîte manuelle seulement) se remettent automatiquement en action à chaque arrêt du moteur. Il faut refaire à chaque fois la manœuvre pour les mettre « off ».
Cela dit, avec la possibilité très facile de mettre le contrôle de traction et l’ESP hors service, la M2 devient alors très captivante à conduire. Sa puissance et son couple permettent de la mettre en glisse d’un simple coup d’accélérateur. Il suffit ensuite de doser la pédale de droite pour entretenir une glisse jouissive. Et si on pousse la conduite encore un peu plus loin, son bel équilibre et son train avant permettent d’utiliser finement le transfert des masses pour placer l’auto en dérive. Pour qui domine la conduite d’une « propulsion », c’est en fait assez simple et très amusant. Attention quand même sur sol sec aux dérives à l’accélération, qui peuvent être surprenantes. La M2 colle en effet à la route et décroche brutalement dès qu’on dépasse la limite d’adhérence sur le train arrière.
Voilà une auto qui vous procurera un maximum de plaisir, malgré son embonpoint qui ne se fait heureusement pas trop sentir, que ce soit en glisse ou lors des freinages. Et si la boîte auto est très plaisante, je ne peux que vous conseiller la boîte manuelle, avec un levier de vitesses très précis mais bien verrouillé, histoire d’encore goûter à des plaisirs de plus en plus rares.
Verdict
A 76.100 € (sans options), la BMW M2 s’adresse à un public averti et soucieux de profiter des dernières largesses d’un constructeur qui, par ailleurs, s’est largement engagé dans la voie de l’électrification, normes européennes obligent !