Comment l'attaque surprise de Piastri sur Norris au 1er tour a offert la victoire à la Ferrari de Leclerc

il y a 2 mois | Olivier de Wilde

Magnifique gestion de la Scuderia et du Monégasque profitant de la rivalité interne chez McLaren. Seulement 6e, Max Verstappen conserve 62 points d'avance. Kevin Magnussen suspendu pour le prochain GP.

Ce GP d'Italie de F1 aura été intense et indécis d'un bout à l'autre. Grandes favorites et clairement les plus rapides sur un tour, les McLaren monopolisant la première ligne ont toutefois été battues par la Ferrari d'un Charles Leclerc opportuniste, le Monégasque gérant parfaitement ses pneus pour n'effectuer qu'un seul pitstop. Un grand bravo à Charles qui aura remporté cette année les deux courses les plus importantes pour la Scuderia et lui : Monaco et Monza !

Dans le camp de Woking, les sourires étaient crispés et la déception difficile à cacher après ce rendez-vous manqué. Certes Lando Norris, troisième, a repris encore huit unités au leader du championnat Max Verstappen, seulement sixième suite à l'erreur de George Russell au premier freinage. Mais le Britannique aurait pu et dû en reprendre dix de plus...

Il pensait pourtant avoir fait le plus dur en virant en tête à la première chicane. Cette fois son envol depuis la 4e pole de sa saison a été bon. Il a pu très vite se déporter vers la droite pour se mettre à l'abri d'une attaque de son équipier. Mais il ne s'attendait sans doute pas du tout à ce que l'Australien réplique en lui faisant l'extérieur à la 2e chicane et en le doublant de manière audacieuse certes mais tout à fait loyale.

Norris : « Je ne m'attendais pas à ce qu'Oscar m'attaque-là au 1er tour. J'ai été surpris. »

« Je ne m'attendais pas à ce qu'il m'attaque là-bas au premier tour, » avouait un Norris le visage défait. « Qu'aurais-je pu faire ? Freiner un mètre plus tard ? Peut-être nous serions nous alors accrochés... »

Et le pousser hors des limites de la piste n'aurait pas été « fair-play » et risquait de lui coûter une pénalité. Piastri a clairement compté sur le fait que son « team-mate » joue le championnat et lui pas à priori. Du coup, surpris, Lando Norris a dû quelque peu lever le pied et élargir sa trajectoire. Et Charles Leclerc, troisième suite à la faute de Russell obligé de couper la première chicane, a pu directement passer deuxième.

Au lieu de faire son premier relais en tête, protégé par son équipier, Norris s'est donc retrouvé troisième dans l'air sale. Et a usé plus ses pneus mediums. Du coup, sa McLaren fut l'une des premières à repasser par la pitlane au 14e tour. Ce qui lui permettait de redoubler Leclerc s'arrêtant un tour plus tard. Et pour éviter la mésaventure de Hongrie et de risquer de se faire doubler dans les stands par son équipier chaussé de neuf, Piastri passait aux gommes dures au 16e tour. Trop tôt pour risquer d'aller jusqu'au bout avec un seul arrêt.

«Cela fait mal, très mal, » avouait un Piastri quelque peu dégoûté après avoir été battu d'un peu plus de trois secondes. « On semblait tenir toutes les cartes en mains pour signer un doublé et au final on s'est fait battre. Bravo à Ferrari d'avoir osé ce pari audacieux. Je n'ai jamais pensé que cela passerait. J'avoue que l'équipe m'a posé la question. Mais il restait trop de tours et mon pneu avant gauche avait mauvaise mine. »

Verstappen à son team : « Réveillez-vous un peu les gars »

Il avait surtout peur de se faire rattraper par Lando Norris au cas où cela ne passerait pas. La rivalité toujours saine entre les deux jeunes loups a clairement coûté la victoire à McLaren ce dimanche. Après les sept points justement laissés du côté de Budapest, la règle « papaye » autorisant les pilotes McLaren à se battre entre eux a coûté une dizaine d'unités au Britannique qui pointe désormais à 62 longueurs (grâce au bonus du meilleur tour en course empoché in-extremis par Norris) d'un Max Verstappen qui n'aura rien pu faire ce week-end malgré une stratégie décalée avec un départ en pneus durs depuis le 7e rang. Le manque de compétitivité aperçu à Zandvoort s'est aggravé en Italie. McLaren est revenu à huit unités de Red Bull chez les constructeurs.

« Eh, même si ma position n'est pas géniale, réveillez-vous un peu les gars, » a lancé Max Verstappen a son ingénieur après un long silence radio. Mais, même avec toute la motivation du monde, il n'y avait clairement rien d'autre à aller chercher ce dimanche.

Doublé trop facilement par Lando Norris sur la piste, Max Verstappen est clairement agacé. Ce qui ne semble pas encore être le cas du jeune Britannique même si Piastri a joué des coudes au premier tour et a refusé de lui offrir sa deuxième place et trois points supplémentaires : « Je n'ai pas de problème avec cela. Il a fait une magnifique manoeuvre et a mérité ce résultat. Moi j'ai eu trop vite du graining sur mon pneu avant gauche avec mon premier train de pneus durs. Un seul arrêt n'était pour moi pas une option réalisable. »

Cela aurait pu l'être pour Piastri...

«Il est toujours plus facile de refaire la course après le GP, » concluait l'Australien franchement pas décidé à trop vite devenir un numéro 2. Ce qui pourrait au final coûter cher à McLaren. Car lors d'un jour sans pour Red Bull et Verstappen, il fallait clairement reprendre plus que huit unités...

Leclerc : « Sentiment incroyable »

Tout profit pour Charles Leclerc qui n'en espérait pas tant en s'élançant depuis le 4e rang. « Quel sentiment incroyable de gagner ici. Je sentais la foule me pousser lors des derniers tours, comme lors de ma victoire en 2019. Quel bonheur ! Bien sûr mon but est de mettre pour le titre et de devenir un jour champion du monde. Mais hormis cela, remporter la même année Monte-Carlo et Monza, c'est le top. »

Le Monégasque partagera volontiers une part de son gâteau et son champagne avec son équipier Carlos Sainz, quatrième le jour de ses trente ans devant un Lewis Hamilton pestant sur lui-même samedi à l'issue d'une qualification ratée. « On aurait pu jouer la pole ou du moins s'élancer en première ligne ce qui aurait changé pas mal de choses. »

Magnussen suspendu à Baku, Bearman en remplacement chez Haas ?

Sergio Pérez termine huitième derrière Russell, non loin pour une fois de son chef de file, Alex Albon (Williams) et Kevin Magnussen complétant le Top 10. Mais en touchant l'Alpine de Pierre Gasly lors d'un dépassement raté, le Danois a écopé (en plus de dix secondes) de deux points de pénalités supplémentaires sur son permis. Il a donc atteint le quota de 12 points et reçoit une course de suspension. Magnussen devra être remplacé lors du prochain GP de Baku dans deux semaines. Haas fera-t-elle du coup appel un peu à l'avance à son futur titulaire Oliver Bearman ? C'est probable même si un « one shot » avec Liam Lawson n'est pas à exclure.

Un dernier mot sur le débutant Franco Colapinto qui a fait du bon boulot et termine un premier week-end sans faute chez Williams en 12e position, pas trop loin du Top 10 et des points.

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Mots-clés: Formule 1 Sports Moteur
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