Une fois n'est pas coutume, le GP de Hongrie fut loin d'être ronronnant. Dès le départ, le poleman Lando Norris se concentrait trop sur son ami Max Verstappen derrière lui sur la grille et se laissait surprendre par son équipier Oscar Piastri parti à ses côtés en première ligne. Max débordait le Britannique hors piste et se voyait contraint par son team de rendre la deuxième place à la McLaren à l'entame du quatrième tour pour éviter une pénalité plus coûteuse.

Les deux McLaren s'envolaient vers le doublé, l'Australien deux secondes devant son équipier. Mais lors du deuxième arrêt, McLaren offrait maladroitement l' « undercut » à Norris qui, en s'arrêtant deux tours avant Oscar, ressortait devant lui.

Débutait alors une série d'échanges radios pour s'assurer que le Britannique, deuxième du championnat, allait bien rendre son dû à Piastri. Ce n'était à la base pas son intention, Norris ne respectant pas les consignes de prudence et tapant dans ses gommes pour faire croître son avance jusqu'à cinq secondes.

Mais à trois tours de l'arrivée, le message devenait plus clair : « Tu pourrais encore avoir besoin de la collaboration d'Oscar et de ton team dans le futur, donc relaisse le passer maintenant. »

Pas le choix pour le Britannique qui levait le pied dans la ligne droite pour laisser Piastri savourer un premier succès en F1 qu'il n'a certainement pas volé et que personne ne lui a offert. McLaren a juste rattrapé son erreur stratégique. Si elle ne l'avait pas fait, cela aurait été la guerre entre les deux jeunes loups.

« C'est un jour important pour le team qui nous a donné la meilleure auto et signe son premier doublé depuis très longtemps, » déclarait un Norris gardant le sourire. « Bravo à Oscar. Il le mérite. Le team m'a demandé de lui rendre la place et je l'ai fait... »

Après beaucoup d'instance certes, mais il l'a fait.

« Cela a été un peu compliqué sur la fin," avouait le 115e vainqueur de l'histoire de la F1. "Je devenais nerveux en me demandant si Lando allait bien obéir, mais il l'a fait et je trouve cela fair-play. Merci au team. M'imposer avec eux après dix-huit mois et génial. J'espère que c'est le premier succès d'une longue série. »

Verstappen nerveux: "C'est vous qui m'avez mis dans cette m... alors taisez vous"

Lewis Hamilton lui a dû se battre face à un Max Verstappen sous pression et accumulant les erreurs lors de ce GP. D'abord au premier virage, ensuite en milieu de course puis lors de son dépassement un peu suicidaire sur Lewis quand il a allumé ses pneus avant de décoller sur l'arrière de la Mercedes. Même son ingénieur a parfois dû le remettre à sa place. Ce à quoi le leader du Mondial, cinquième à l'arrivée derrière Charles Leclerc, a répondu : « C'est vous qui m'avez mis dans cette m... avec votre stratégie alors laissez moi faire et ne dites plus rien. »

Ambiance chez les leaders du Mondial qui ont apparemment appris ce week-end que Helmut Marko resterait jusqu'en 2026. Ce qui ôte à Max la dernière chance de partir chez Mercedes.

5e moteur et pénalité en Belgique pour Max? 

Il va donc falloir se retrousser les manches car la menace McLaren se précise même si des nouvelles règles plus strictes sur les ailerons (qui seraient flexibles chez McLaren et Mercedes) risque de redonner un petit avantage à Red Bull en Belgique. Mais attention, le Belgo-néerlandais pourrait apparemment devoir y utiliser un cinquième moteur. Ce qui signifierait un recul de dix places sur la grille dimanche prochain à Francorchamps.

A vérifier bien sûr. Il n'y a heureusement pas encore péril en la demeure. Max possède encore 76 points d'avance sur Lando Norris. Oscar Piastri passe 5e du championnat devant Lewis Hamilton qui renvoit, pour un point, Sergio Pérez, septième ce dimanche au septième rang. Ce qui permet à Red Bull de le remplacer éventuellement après Spa. « Je l'ai assez défendu, mais maintenant je ne peux plus permettre à Red Bull de se battre sur une seule jambe, » a déclaré Christian Horner après son crash à Budapest.

McLaren est revenu à 51 unités de Red Bull au championnat constructeurs après ce week-end. L'équipe de Milton Keynes doit réagir. Et vite...