Faut-il désormais ne pas être champion pour accéder à la F1 ?

il y a 2 mois | Olivier de Wilde

Franco Colapinto, sixième pilote consécutif sans titre F2 ni F3 à atteindre la F1. Tandis que Drugovich et Pourchaire restent sur la touche...

Il semble déjà bien loin le temps où il fallait faire ses classes et gagner des championnats dans les formules inférieures pour accéder à la F1. C'est d'ailleurs un certain Max Verstappen qui a lancé cette nouvelle mode puisque l'actuel triple champion du monde n'a pas remporté un seul titre en monoplace (2e en F3 derrière Esteban Ocon) avant d'être enrôlé par Red Bull.

Le dernier pilote à avoir été promu en F1 après avoir décroché les couronnes en Formula Renault Regionale, F3 et F2 est un certain Oscar Piastri.

Mais depuis, Felipe Drugovich (2022) et Théo Pourchaire (2023) n'ont obtenu que des statuts de réservistes et quelques journées d'essais privés ou libres.

Ce ne serait pas aussi démoralisant pour le Brésilien et le jeune Français si entretemps six autres pilotes sans sacre majeur (après le Chinois Guanyu Zhou déjà enrôlé par Sauber en 2022) n'avait été titularisés en Grand Prix : cela a commencé début 2023 par Logan Sargeant, enrôlé par Williams car il était Américain, très riche et faisait partie de l'Académie.

Il y a eu ensuite Liam Lawson, pur produit de la filière Red Bull couronné uniquement en Toyota Series en Nouvelle-Zélande appelé en remplacement de Daniel Ricciardo pour quelques GP et assuré d'un volant la saison prochaine.

Puis en ce début d'année, Oliver Bearman a sauté en urgence dans le baquet de la Ferrari de Carlos Sainz souffrant à Djeddah avec une 7e place à la clé. De quoi lui valoir un baquet Haas pour 2025.

Alpine a annoncé récemment que Jack Doohan serait l'équipier de Pierre Gasly en 2025, tandis qu'Andrea-Kimi Antonelli, champion tout de même en Formula Renault Regionale en 2023 et actuellement septième de la F2, doit être officialisé par Mercedes ce week-end en Italie dans la foulée de ses premiers essais libres du vendredi.

Enfin, alors qu'on attendait plutôt Mick Schumacher, Williams fera confiance à Franco Colapinto, sixième de la F2, pour remplacer Logan Sargeant.

Un peu inquiétant pour ceux qui se battent pour le titre, Isack Hadjar, Gabriel Bortoleto et Paul Aron même si le leader français est souvent cité pour un volant l'an prochain chez Racing Bulls. Mais rien n'est moins sûr car pour le nominer Red Bull devrait d'abord se débarrasser des « vieux » Pérez et Ricciardo.

En fait aujourd'hui, plutôt que d'accumuler les victoires et les titres, il faut surtout être dans la bonne filière (quasi tous les teams ont la leur) et avoir les bons managers. Car lorsque les grands de la F1 décident d'investir sur vous, ils veulent souvent récupérer leur mise voire faire du bénéfice, soit en vous faisant rouler quasi pour rien, soit en espérant récupérer beaucoup d'argent si vous performez et devenez une star. Les millionnaires comme Flavio Briatore parient sur des jeunes comme au tiercé sur des chevaux. Ils ont donc de plus en plus tendance à choisir des pilotes qui sont déjà sous contrat avec eux depuis l'âge de 12, 13 ou 14 ans, parfois même depuis les catégories inférieurs en karting.

Gravir les échelons seuls, avec son seul talent ou l'argent de papa, n'est donc quasi plus possible. Sauf si votre père est assez riche pour acheter une écurie de F1 pour vous faire rouler...

Car bien sûr que Felipe Drugovich et Théo Pourchaire ont plus montré et gagné de courses et surtout titres à l'école de la monoplace que Franco Colapinto. Et pourtant c'est l'Argentin de 21 ans qui débutera en Grand Prix à Monza chez Williams... Merci à sa société de management britannique Bullet Sport Management et à l'ancien pilote GT Jamie Campbell Walter.

 

Mots-clés: Formule 1 Sports Moteur
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