Quel Grand Prix ! Une fois encore, Bakou a offert aux fans du très grand spectacle.

Et pour la quatrième fois ici, la treizième fois sur quatorze, Charles Leclerc n'a pas réussi à transformer sa pole en succès.

Le pilote Ferrari était pourtant le mieux parti, mais après l'unique « pitstop », le Monégasque s'est fait surprendre par le pilote McLaren qui l'a attaqué de loin à l'aspi au DRS en bout de ligne droite.

« C'est dommage, » regrettait Charles cachant difficilement une légitime déception malgré un quatrième podium consécutif. « Ce n'est pas le résultat espéré, mais des gros points tout de même. Nous étions moins compétitifs une fois que l'on a monté les pneus durs. Et la McLaren avait moins d'appui et était donc plus rapide en vitesse de pointe. Même avec le DRS, je ne pouvais pas revenir suffisamment sur l'Australien pour tenter de le redoubler. J'aurais toutefois dû me défendre plus durement. Puis à cinq tours de la fin, mais pneus se sont effondrés. »

Il devait dès lors plutôt regarder dans ses rétroviseurs où il a assisté, à trois de la fin, au malheureux accrochage pour la troisième place entre Carlos Sainz et Sergio Pérez s'emmêlant les roues et terminant tous les deux dans le mur, la course s'achevant sous voiture de sécurité virtuelle. Une très mauvaise opération pour Ferrari et Red Bull au classement des marques.

Sainz et Pérez s'emmêlent les roues

Le Mexicain a tenté d'attaquer Leclerc au bout de la ligne droite, mais ce dernier a parfaitement résisté à l'intérieur. Le pilote Red Bull s'est alors retrouvé dans la partie sale à l'extérieur et Carlos en a profité pour le passer. L'Espagnol n'avait plus qu'à assurer le podium, mais en a visiblement voulu un peu trop en tentant une manoeuvre sur son équipier qui lui a fait perdre un peu de temps et a donc permis à Pérez de revenir à sa hauteur. Le « Matador » a-t-il bougé un poil à gauche, Sergio a-t-il tenté de le serrer un peu à droite ? Cela s'est joué au millimètre et aucun des deux n'avait visiblement l'intention de sortir l'autre. Tout cela profitait à George Russell remontant jusqu'à un podium totalement inespéré.

Alors qu'on lui avait demandé de jouer le jeu de son équipier en début de week-end, Oscar Piastri a donc signé son deuxième succès en F1 et permis à son équipier de prendre la tête du championnat constructeurs. Un grand bravo à l'Australien pour son pilotage tout simplement magistral en flirtant continuellement avec les murs.

Norris limite bien les dégâts

« Cela a sans doute été l'après-midi la plus stressante de ma vie, » souriait le vainqueur après l'arrivée. « Quand j'ai chaussé les pneus durs, j'ai senti que j'avais un peu plus d'adhérence que Charles et que je devais y aller.  Quel dépassement !»

La course dans le peloton entre les deux principaux prétendants au titre fut tout aussi intéressante avec la superbe remontée depuis la 15e place (après deux pénalités pour des rivaux) du pauvre Lando Norris, piégé en qualifications par un drapeau jaune qui aurait dû être blanc... Au final, alors qu'il songeait sans doute perdre ce dimanche des unités sur Max Verstappen, le Britannique a bien limité les dégâts en lui reprenant trois en comptant le meilleur tour en course. Son dépassement sur la Red Bull du triple champion du monde à trois tours du drapeau à damier aura été psychologiquement très important. Et lui aura offert un inespéré quatrième rang, Max devant se contenter de la 5e place devant l'Aston de Fernando Alonso, les Williams d'Albon et d'un excellent Franco Colapinto inscrivant ses premiers points en F1, la Mercedes de Lewis Hamilton et la Haas du remplaçant de Kevin Magnussen Oliver Bearman.

« Je n'ai rien pu faire aujourd'hui, » regrettait encore un Max Verstappen transparent, devancé quasi tout le week-end par son équipier et donnant l'impression de ne pas se battre. « Ma monoplace sautait trop. »

McLaren passe en tête, Ferrari pas loin de Red Bull

Pas de très bon augure avant le rendez-vous du week-end prochain à Singapour, un tracé où Max Verstappen a traditionnellement peu de réussite.

On a en tout cas hâte d'y être car cela se resserre à tous les niveaux, tant chez les constructeurs avec désormais vingt points d'écart entre McLaren et Red Bull (et Ferrari 31 points derrière les tenants du titre) que chez les pilotes.

Alors qu'il reste sept week-ends de GP et 206 points à distribuer, Max Verstappen compte encore 59 unités d'avance sur Lando Norris (313 à 254). Mais attention, s'ils gardent leur forme actuelle et que Red Bull continue à faiblir, même Charles Leclerc (235) et Oscar Piastri (222) pourraient encore avoir leur mot à dire au championnat.

Après ce week-end, les consignes éventuelles en faveur de son équipier seront encore plus dures à digérer pour le jeune Australien, seulement 32 points derrière Lando Norris...