La F1 sous le charme de Franco Colapinto
En trois Grands Prix, ses premiers en F1, Franco Colapinto a montré plus que Nicholas Latifi et Logan Sargeant sur les trois dernières saisons.
Douzième de son premier GP à Monza, neuvième à Bakou où il avait signé le 8e chrono en qualifications, le Sud-Américain a encore brillé dans les rues de Singapour qu'il découvrait pourtant.
Une bonne gueule à la Senna
Douzième aux essais à 7 millièmes seulement de son équipier Alex Albon disposant pourtant des dernières évolutions de la Williams, Franco a encore surpris pas mal de monde avec un super premier freinage. Ensuite il a un peu souffert pour néanmoins terminer onzième, à la porte des points après avoir longtemps suivi la Red Bull de Sergio Pérez. Tout cela sans commettre de grosse faute ni "faire de caisse" comme son prédécesseur américain.
« Il mérite assurément une place sur la grille l'année prochaine, » explique James Vowles, directeur sportif de Williams qui doit peut-être regretter d'avoir signé si tôt Carlos Sainz même si l'Espagnol lui apportera l'expérience (notamment pour la mise au point) que ne possède pas son nouveau « rookie ». « On va essayer de l'aider à rester en F1. »
Pour l'instant, ce n'est pas un secret, Colapinto paie cher son baquet : environ 500.000 euros par GP. Mais cela lui a permis de se faire connaître aux yeux du monde entier. Et de séduire tout le paddock, tant par ses exploits sur la piste, que par son humour et son attitude sympathique envers les médias, les autres pilotes et les fans avec sa belle gueule rappelant un certain Ayrton Senna.
Parfaitement intégrée en seulement trois week-ends, la nouvelle coqueluche de la F1 va-t-elle réussir à rester sur la grille en 2025 ?
Pérez à la retraite ?
A priori, il ne reste qu'un seul baquet non encore attribué : celui de la 2e Sauber/Audi, l'équipe dernière du classement, la seule à ne pas encore avoir marqué un seul point cette saison. Mais il semblerait que Mattia Binotto ait déjà posé son choix : on pensait que ce serait en faveur du Brésilien Gabriel Bortoleto, champion de F3 2023 et désormais en tête de la F2. Un autre grand talent dans la lignée d'un certain Piastri qui avait aussi lui enchaîné F3 et F2. Mais selon les rumeurs entendues à Singapour, il aurait étrangement décidé de prolonger Valtteri Bottas. Un choix, s'il se vérifie, qu'on aurait vraiment du mal à comprendre.
Bortoleto et Colapinto resteraient donc sur la touche. Sauf que... Selon d'autres sources, Sergio Pérez, retombé dans ses travers lors du dernier week-end après un soubresaut à Bakou, pourrait annoncer lors du GP du Mexique sa prochaine retraite. A 34 ans, le Mexicain en aurait marre de vivre constamment sous pression. Son épouse attend un quatrième enfant et il voudrait profiter plus de la vie.
Le leader F2 Bortoleto aussi sur les listes
Voilà qui redistribuerait les cartes chez Red Bull. Et voilà peut-être aussi pourquoi on n'a pas encore réellement officialisé la retraite de Daniel Ricciardo qui resterait dans le giron et pourrait éventuellement encore effectuer l'un ou l'autre remplacement. Pour l'avenir, le mieux toutefois serait assurément de promouvoir un jeune sur la 2e Red Bull (Lawson, Colapinto ou Bortoleto) et un second à côté de Yuki Tsunoda sur la seconde Racing Bulls. Remplacer un sud-américain par un autre aurait du sens. Les marchés brésilien et argentin doivent clairement intéresser la marque de boisson énergisante.
Après un début de saison, le nom du jeune Français Isack Hadjar avait été avancé, mais depuis deux week-ends il a véritablement craqué sous la pression et n'en touche plus une en F2 où il a même perdu le leadership.
On n'est donc pas encore au bout de nos surprises. Et si nous étions à la place des dirigeants de Red Bull et de Sauber-Audi, on remercierait gentiment les Pérez, Bottas et Ricciardo en fin de carrières pour laisser la place à Liam Lawson (ce sera d'office le cas), Gabriel Bortoleto et Franco Colapinto.