Max Verstappen provoque la FIA après une sanction absurde pour langage « inapproprié »
L'affaire a débuté lors de la conférence de presse de jeudi à Singapour quand le triple champion du monde a utilisé le mot « fucked » (vulgairement baisé) en parlant de ses réglages à Baku. Il a de suite été repris par l'interviewer de la FIA qui lui a demandé de surveiller son langage car cela pourrait lui valoir une pénalité. La Fédération Internationale de l'Automobile estime que, bien souvent dans le feu de l'action, les pilotes de F1 utilisent un langage un peu trop châtié.
La première réponse de Max a été : « On a quel âge ? Cinq ou six ans ? »
Dans la foulée, le Belge néerlandais a été convoqué chez les commissaires sportifs qui lui ont infligé une sanction en lui imposant des travaux d'intérêt général pour la sécurité routière.
«J'ai reçu une punition et je trouve cela complètement ridicule, » a déclaré ensuite dans le paddock le leader du Mondial énervé. « Je n'ai injurié personne. Ce mot était lié à mon set-up. Ils ont fait cela pour créer un précédent. Ils veulent m'utiliser pour faire un exemple. Je suis d'accord qu'on ne doit pas insulter les gens, mais là c'est vraiment exagéré. »
Par la suite, en essais libres, Max a déclaré vendredi à la radio : « Le bouton de la radio ne fonctionne plus. Vous n'allez plus beaucoup m'entendre. » Un premier message adressé à la FIA.
Après avoir traité les propos du président de la FIA de racistes (« nous ne sommes pas des rappeurs, contrôlons notre langage, » avait déclaré le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem), Lewis Hamilton a incité Max à protester et à ne pas se plier à cette sanction. « C'est une blague, » a déclaré le Britannique en guise de soutien à son grand adversaire de 2021. « Je ne ferais jamais de travaux d'intérêt général pour cela et j'espère que Max ne le fera pas. »
Dans un style provocateur bien du genre Verstappen, Max a alors assuré un véritable show lors de la conférence de presse suivant sa deuxième place en qualifications :
Question d'un journaliste : Etes vous confiant pour la course? :
Réponse de Max : « Beaucoup. »
Pouvez-vous développer votre pensée svp ?
« Non car je risque une amende ou un jour de pénalité en plus. »
Le rythme sur les longs relais sera-t-il bon ?
« Peut-être. »
Après les problèmes rencontrés hier en essais libres, êtes vous soucieux ?
« C'est une inconnue. »
Après un silence : « Ce n'est pas contre vous, rassurez-vous. Je ne vous pas me fâcher avec vous. »
Vous allez vous retrouver en première ligne face à votre rival au championnat Lando. Comment envisagez vous le départ ?
« On verra demain.»
Qu'avez vous changé sur votre monoplace pour qu'elle progresse autant depuis vendredi ?
« Je préfèrerais que vous posiez vos questions en dehors de cette pièce. »
Max combien de temps pensez vous ne pas répondre aux questions des journalistes en conférence de presse ?
« Je réponds-là. Ce n'est pas beaucoup. J'ai des problèmes avec ma voix. »
Ensuite, comme promis après son réel boycott de la conférence de presse, Max a improvisé une seconde conférence de presse « pirate » avec les journalistes souhaitant avoir de plus longues réponses. A propos de la sanction il a répété : « C'est absurde. J'ai eu une bonne discussion avec les commissaires qui n'y peuvent rien et ne font qu'appliquer le règlement. J'estime que cela ne va pas dans la bonne direction pour notre sport. »
C'est encore plus vrai pour les jurons proférés à chaud dans l'action et pendant la course. « Je voudrais bien entendre ce que disent les joueurs sur un terrain de foot s'ils avaient tous un micro, » a indiqué Max.
Si la conférence est en direct, pour les messages radios ils sont triés et filtrés par l'équipe de réalisation. « Si la FIA ne veut plus entendre de gros mots, ils n'ont d'abord qu'à plus les diffuser. »
Sur ce coup-là, on ne peut que comprendre et soutenir la réaction de Max. Même si les grands sportifs doivent être des exemples pour la jeunesse, ce ne sont pas des robots. Et si certains gestes ou propos doivent effectivement être bannis, il ne faut pas non plus en arriver à un langage aseptisé, sans plus aucune spontanéïté. On n'est en F1 et pas à un conseil des ministres ou à une remise des bulletins en école primaire, bordel !
Photo LPR Rixhon-Renard