« Taxe chinoise » : les querelles d’experts commencent
L’Europe a décidé de repousser la publication d’un premier rapport sur le sujet à après les élections européennes, pour ne pas influencer le scrutin. On attend donc encore de savoir si les voitures chinoises seront touchées par une taxe d’importation, et à quel taux. Les « experts », eux, n’ont pas attendu pour avoir un avis. D’un côté, différents bureaux d’analyse, ainsi que la banque d’investissement UBS, affirment que les marques chinoises les plus solides, telles BYD, affichent des marges bénéficiaires si importantes, qu’elles pourraient absorber une taxe européenne allant jusqu’à 30%, sans répercussion sur le prix de vente. Les mêmes experts estiment que les constructeurs chinois commenceraient à être dérangés à partir de 50% de taxe. Sachant que les USA ont établi une taxe à 100%, cette affirmation semble tenir la route. Mais tout le monde n’est pas du même avis.
4 milliards de déficit
A l’inverse, les chercheurs du Kiel Institute (Allemagne) estiment qu’une taxe de 20% suffirait à avoir un réel impact sur les ventes de voitures chinoises en Europe, ce qui représenterait un manque à gagner de quelque 4 milliards $ par an pour la Chine. De quoi inciter le pays à répliquer avec ses propres taxes ? Peut-être, mais probablement surtout sur les voitures « à gros moteurs thermiques ». Ce qui concerne donc principalement les constructeurs européens prémium, et des clients chinois aisé, qui ne rechigneraient pas trop à payer l’éventuelle surtaxe sur un produit de luxe.
Qui a raison, qui a tort ? Début de réponse après les élections, quand l’Europe abattra ses cartes.