10.000.000 de Toyota Yaris : embarquez dans les coulisses de l’usine française
Lancée en 1999, la Toyota Yaris est entrée hier dans le cercle très fermé des automobiles produites à plus de 10 millions d’exemplaires. Un succès colossal auquel a pleinement participé l’usine française de la marque. Située à Onnaing, à quelques encablures de Valenciennes et de la frontière belge, c’est elle qui a produit près de la moitié des Yaris vendues dans le monde : depuis 2001, 4,6 millions d’entre-elles exactement sont « Made In France ». Il était donc logique que ce soit le site français qui ait l’honneur de produire ce modèle symbolique.
La 10 millionième Yaris est un exemplaire blanc, en finition GR Sport, dont l’heureuse propriétaire venue spécialement de la région parisienne a pu assister à la première mise en marche et à la sortie de chaine de son véhicule.
Un site capital
Aujourd’hui, l’usine TMMF (Toyota Motor Manufacturing France, son nom officiel) partage la production de la Yaris avec la République tchèque. Elle a en revanche l’exclusivité sur le Yaris Cross, devenu l’an dernier le véhicule le plus produit en France, et qui représente 63% de la production à Valenciennes. Un beau pied de nez aux détracteurs des débuts, qui ne voyaient dans le site valenciennois qu’une vitrine pour le constructeur japonais, et mettaient en doute la viabilité d’une telle usine face aux coûts de la main d’œuvre notamment. 22 ans plus tard, la marque a investi un total de 1,5 milliard d’euros et surpassé tous les objectifs initiaux. Lors de son inauguration, l’usine était prévue pour fabriquer 150.000 voitures par an et créer 2.000 emplois. Aujourd’hui, ce sont 260.000 voitures qui y sont produites annuellement par 5.000 collaborateurs de 200 nationalités, parmi lesquels une cinquantaine de Belges. 1.250 voitures sortent des chaines chaque jour, soit un rythme impressionnant d’une voiture toutes les… 58 secondes ! Plus impressionnant encore : une Toyota sur quatre vendue en Europe vient de France.
Multimodalité
L’une des particularités de cette usine réside dans le fait que tout est fait sur place, dès l’emboutissage des pièces. Cela nécessite donc une énorme organisation logistique ne serait-ce que pour amener les 300 tonnes d’acier par jour qui passeront par les énormes presses pour former les 87 éléments de carrosseries fabriqués sur place. La multimodalité est donc un élément clé de cette logistique : les moteurs sont notamment amenés de l’usine polonaise où ils sont fabriqués par voie maritime et fluviale. Les véhicules finis à destination de l’Angleterre ou de l’Europe de l’Est sont exportés par train, directement via le terminal ferroviaire sur le site. Malgré cela, 3,1 millions de pièces arrivent encore via quelque 250 camions par jour.
Objectif zéro-carbone
Si elle ne produit pas (encore ?) de voiture électrique, TMMF prépare néanmoins la décarbonisation. Depuis 2019, l’ensemble du site est alimenté en électricité verte, produite directement via les panneaux solaires sur le toit ou achetée à ses fournisseurs, et la neutralité carbone est prévue pour 2030, avant d’atteindre le « zéro émission » en 2040. En 20 ans, le site a réduit sa consommation énergétique de 59% ! L’usine est également autosuffisante en eau plus de 200 jours par an grâce aux énormes bassins de récupération des eaux de pluie, et 100% des déchets produits sont recyclés.