COMPARATIF : Le nouveau Nissan Qashqai face à trois rivaux hybrides Kia Sportage, Renault Austral & Toyota Corolla Cross

il y a 12 h

Par la force d’une mise à jour esthétique assez radicale, le Nissan Qashqai a su remettre en lumière son système hybride, dont on sait peu qu’il est très différent des autres. L’occasion pour nous de le reprendre en main, et même de lui faire affronter ses principaux concurrents.

Le moment d’organiser ce comparatif est d’autant plus opportun que le marché des acheteurs particuliers est en train de s’exprimer très clairement dans toute l’Europe : le 100% électrique, ce sera pour plus tard. C’est en effet l’hybride qui intéresse vraiment le public actuellement, comme le montre la progression des ventes.
Voici pourquoi nous avons repris le Nissan à l’essai, et avons choisi de le comparer aux SUV compacts full hybrides, aussi dits « auto-rechargeables » (donc pas PHEV) les plus en vue du marché : le Renault Austral, le Kia Sportage et, évidemment, le Toyota Corolla Cross. Et maintenant, (re-)faisons les présentations, en commençant par le commencement…

Variété de looks

Visuellement, chacun des SUV a sa propre personnalité. Vous direz que c’est la moindre des choses, nous répondrons, sans citer de nom, que certains n’en ont pourtant pas la moindre. Le Toyota Corolla Cross reste fidèle aux lignes sobres et fonctionnelles de la marque. Son design ne fait pas dans le spectaculaire, avec une calandre simple et des feux étirés, qui donnent au véhicule un aspect robuste et sage. C’est un choix pragmatique, qui vise à plaire à une large clientèle, sans véritable audace stylistique, mais sans le total anonymat qui a jadis caractérisé la marque.

Un cran au-dessus dans l’affirmation de soi, le Renault Austral combine sobriété et élégance. Ses proportions sont bien équilibrées, et il se démarque par un design plus « en muscle » que ses concurrents. Petite remarque au passage : quelques jours après ce comparatif, Renault a dévoilé les images du nouveau visage de son Austral, qui reprendra bientôt les traits des tout récents Scénic et Symbioz. En clair, il va déjà prendre un gros coup de jeune.
Le Kia Sportage, pour sa part, ne passe pas inaperçu. Son avant, avec ses phares angulaires et ses feux de jour en forme de boomerang, le font ressortir de la foule des autres SUV de la catégorie. Les lignes sont franchement très travaillées, même si l’arrière est peut-être plus conventionnel. Mais indiscutablement, Kia a misé sur un design qui bouscule, au risque de trop en bousculer certains. On aime ou pas, mais le Sportage ne laisse personne indifférent.
Enfin, le nouveau Nissan Qashqai nous a pris par surprise. Le design est une question de sensibilité, et nous ne prétendons pas détenir la vérité, mais le style du modèle ne nous accrochait que peu, jusqu’à cette mise à jour du Qashqai. Les lignes acérées de son visage et son imposante calandre en V lui confèrent une identité très marquée. Les designers ont créé un véhicule qu’on remarque, et qui est immédiatement reconnaissable. Et c’était la bonne chose à faire, la preuve étant que c’est cela qui nous a donné envie de lancer ce comparatif. Allez, on reste avec le Nissan pour passer à la partie « intérieur » !

Du plus créatif au plus banal

Le Nissan Qashqai propose un habitacle spacieux et bien pensé et son coffre de 479 litres correct. Les matériaux sont de bonne qualité, et bien que l’ensemble reste assez conventionnel dans son agencement, la présentation est moderne et agréable. Le tableau de bord digital offre une bonne lisibilité, et l’ergonomie générale est pratiquement sans reproche. Il en va d’ailleurs de même pour son système d’info-divertissement, relativement traditionnel à première vue, mais ne vous y trompez pas : à l’occasion de sa mise à jour, le Qashqai a reçu un tout nouvel ensemble multimédia, qui « tourne » sous Google Automotive, avec tout ce que cela comprend d’accès aux outils les plus connus comme Google Assistant ou Waze, ainsi qu’un « Store » déjà riche de plus de 30 apps !

Ambiance encore plus haut de gamme et hi-tech dans le Renault Austral, où on trouve des matériaux quasiment premiums, des sièges douillets et spacieux à chaque place, un coffre de 500 litres, etc. Mais il y a surtout cette façon intéressante d’organiser les écrans : en L, avec l’écran central à la verticale, le tout harmonieusement rassemblé dans une sorte de module unique et plat. Joli ! Par ailleurs, le Renault place assez haut la barre de l’intuitivité, puisque comme chez Nissan, son système utilise Google Automotive, gage de connectivité poussée et d’intuitivité à l’usage.

Le Kia Sportage est le futuriste de la bande, avec un grand écran incurvé qui domine le tableau de bord. Les équipements ne sont pas en reste, avec un diffuseur d’ambiances sonores, l’affichage de caméras d’angle-morts directement sur le tableau de bord dès qu’on actionne un clignotant, ou cette « barre » de commandes tactiles sous l’écran, qui affiche à la demande des fonctions audio, ou de climatisation. Brillant. Pour le reste, pas grand-chose à reprocher à la qualité perçue ou l’habitabilité générale, avec toutefois une mention spéciale pour le coffre de 587 litres, l’un des plus spacieux de la catégorie.

Enfin, le Corolla Cross. Parmi ses adversaires rivalisant de modernité, le Toyota, il faut bien le dire, semble un peu à la traîne. Admettons, l’intérieur est fonctionnel et épuré, avec des matériaux de bonne qualité et une vraie bonne ergonomie « à l’ancienne ». Certes, il offre de bonnes places arrière, et son système multimédia « fait le boulot ». Mais le coffre de 440 litres est le plus petit de la catégorie, dans un véhicule qui n’est pourtant pas le plus compact. Et surtout, la présentation intérieure est vraiment trop ordinaire. Ne pas vouloir en faire trop, c’est bien, mais donner l’impression de se contenter du minimum syndical, ça l’est moins…

Chacun son hybridation

Nous voilà maintenant à la réelle raison d’être de ce comparatif : comment le système Nissan, de conception très originale, tient-il tête aux autres qui, malgré de réelles différences, utilisent un concept de base similaire ? Ce concept de base est le suivant : un moteur thermique, une boîte de vitesses, et un moteur électrique, le tout installé « en ligne » jusqu’aux roues motrices. Et c’est le boulot de la gestion électronique de décider si la voiture avance grâce à l’essence, à l’électricité, ou aux deux en même temps. Mais contrairement aux concurrents, c’est le moteur électrique qui prime, et c’est donc toujours lui qui entraîne les roues motrices. On y revient.
Par ailleurs, ce qui différentie les systèmes classiques Toyota, Kia et Renault entre eux, c’est la boîte de vitesses. Le Toyota Corolla Cross utilise par exemple un moteur essence de 2 litres et un moteur électrique dont la puissance combinée est de 140 chevaux sur le modèle de ce test (existe aussi en 197ch). Sa particularité est la transmission dite e-CVT. En clair, boîte et moteur électrique sont un ensemble « tout en un ». Le Toyota n’a donc pas réellement de boîte CVT comme on le dit souvent, mais l’effet est le même.
Reposant sur un moteur essence 1.6 turbo, le système hybride du Kia Sportage annonce la bagatelle de 230 chevaux au total. Et le Coréen est le plus classique dans son choix de boîte, puisqu’il utilise une « simple » boîte automatique 6 rapports.
Simple, c’est tout ce que n’est pas le Renault Austral. Car pour compléter son moteur essence 1,2 litre turbo et son moteur électrique, d’une puissance combinée de 200 chevaux, il opte pour une boîte « multimode » de conception maison. Entre les rapports dédiés au moteur essence, ceux du moteur électrique et ceux du fonctionnement hybride, ce sont 15 « combinaisons » qui sont possibles. Même nous, nous avons renoncé à comprendre !
Et le Nissan Qashqai e-Power, dans tout ça ? Nous le disions, il est différent. Car ici, le moteur 1.5 essence 158ch n’entraîne jamais directement les roues. Il sert exclusivement à recharger la batterie, qui alimente le moteur électrique de 190 chevaux. Finalement, c’est un peu comme une voiture électrique équipée d’un prolongateur d’autonomie. La différence est que dans ce dernier cas, on a une grosse batterie rechargeable, et un petit réservoir d’appoint pour le moteur « de secours ». Ici, la batterie est plus petite, et le réservoir est pratiquement classique. Est-ce que cette recette de Nissan représente un réel plus, ou la différence est-elle négligeable ? Allons voir ça !

Sensations « EV »

Pour le savoir, il nous faut d’abord nous rafraichir la mémoire en prenant le volant des autres. Sur la route, le Toyota Corolla Cross privilégie le confort et la conduite coulée. C’est clairement pour cela que son système hybride est optimisé, en particulier en ville. Et si, à plus hautes vitesses, tout se passe bien lorsque le moteur essence est de la partie, on en revient toujours au même reproche adressé aux hybrides Toyota dès qu’on « attaque » : le moulinage et la sonorité lancinante du moteur, pour un effet peu probant.
Le Kia Sportage profite de sa puissance largement supérieure pour se positionner comme le plus véloce de cette sélection. On peut aussi saluer son excellente tenue de route et son confort préservé, ainsi qu’une boîte classique, qui comprend en général très bien ce qu’on lui demande, et évite par ailleurs les vocalises mécaniques irritantes. En revanche, le Kia est le seul auquel il manque le « petit truc en plus » : une réelle saveur à la conduite, une personnalité, quelque chose qui fait que prendre le volant est un vrai plaisir, du moins pour les conductrices et conducteurs que cela intéresse.
Ce petit truc en plus, le Renault Austral l’a. Son châssis est une nouvelle démonstration du savoir-faire des ingénieurs de la marque, qui connaissent donc la recette du cocktail tenue de route/confort. Hélas, comme chez Toyota, ce très bon châssis est desservi par une boîte de vitesses qui n’est pas à la hauteur. La boîte est manifestement trop complexe et manque de réactivité quand on adopte une conduite sportive pour profiter du châssis. Une envie qui passe vite. En revanche, si on ne la brusque pas, cette boîte est un gage de douceur et de fluidité en conduite coulée.
Le châssis du Nissan Qashqai e-Power a lui aussi ce petit truc en plus, avec notamment une touche de fermeté plutôt agréable. Pour ce qui est de son fonctionnement, on a effectivement l’impression de conduire un véhicule électrique, et lorsque la partie électrique ne suffit plus, que le moteur essence vient à la rescousse pour produire de l’électricité, on s’en aperçoit à peine. Et même en conduite sportive, si le bloc essence est certes plus présent (la demande en énergie étant plus élevée), entre l’excellente insonorisation et le fait que ce moteur ne soit pas autant dans l’effort que s’il faisait vraiment tourner les roues, le confort acoustique reste excellent, clairement le meilleur des quatre modèles de ce test.

Conclusion

Le but de ce comparatif était donc d’opposer la technologie hybride de Nissan aux technologies plus classiques de la concurrence, avec en toile de fond la question suivante : quels sont ses avantages ? Après ce test, il est très clair que le gros avantage du système e-Power est l’agréement de conduite. Quelles que soient les conditions, il se montre réactif, fluide, et surtout toujours parfaitement discret. On pourrait préférer le côté plus classique du Kia, avec sa vraie boîte auto, mais celui-ci le fait payer à la pompe, avec une conso de loin supérieure à celle de ses concurrents. Dans la vraie vie, le Qashqai tient donc la promesse de sa fiche technique, et se classe donc parmi les meilleurs élèves, avec le sens de la discrétion en plus.

Le Kia Sportage HEV en quelques chiffres

Moteur            1.598cc, essence hybride - 210ch - 350Nm
Transmission         aux roues avant
Boîte                 auto 6 rapports
L/l/H (mm)             4.515 / 1.865 / 1.650
Poids à vide (kg)         1.649
Volume du coffre (l)     587 à 1.776 (5 places)
Réservoir (l)           52
0 à 100 km/h (sec)      8,4
Vitesse maxi (km/h)     186
Conso mixte WLTP         5,7 l/100 km
CO2 WLTP            128 g/km
Prix (TVAC)             42.690 €

Le Renault Austral E-Tech Hybrid en quelques chiffres

Moteur            1.199cc, essence hybride - 200ch - 205Nm
Transmission         aux roues avant
Boîte                 auto multimode
L/l/H (mm)             4.510 / 2.083 / 1.621
Poids à vide (kg)         1.592
Volume du coffre (l)     487 à 1.525
Réservoir (l)           55
0 à 100 km/h (sec)      8,4
Vitesse maxi (km/h)     175
Conso mixte WLTP         4,5 l/100 km
CO2 WLTP            101 g/km
Prix (TVAC)             36.800 €

Le Toyota Corolla Cross en quelques chiffres

Moteur            1.798cc essence hybride - 140ch - 142Nm
Transmission         aux roues avant
Boîte                 auto 10 rapports
L/l/H (mm)             4.460 / 1.825 / 1.620
Poids à vide (kg)         1.450
Volume du coffre (l)     436 à 1.359 (5 places)
Réservoir (l)           36
0 à 100 km/h (sec)      9,9
Vitesse maxi (km/h)     170
Conso mixte WLTP         5,0 l/100 km
CO2 WLTP            114 g/km
Prix (TVAC)             37.800 €

Le Nissan Qashqai e-Power en quelques chiffres

Moteur            1.497cc, essence hybride - 190ch - 250Nm
Transmission         aux roues avant
Boîte                 auto 1 rapport
L/l/H (mm)             4.425 / 1.835 / 1.625
Poids à vide (kg)         1.612
Volume du coffre (l)     504 à 1.593 (5 places)
Réservoir (l)           55
0 à 100 km/h (sec)      7,9
Vitesse maxi (km/h)     170
Conso mixte WLTP         5,2 l/100 km
CO2 WLTP            117 g/km
Prix (TVAC)             43.340 €

Retrouvez aussi ce comparatif en vidéo :

Articles à la une

Vidéo


Veuillez accepter les cookies marketing pour voir les vidéos

 Ouvrir les préférences

Inscription à la newsletter

N'oubliez pas de vous inscrire à la newsletter

Je m’inscris