Carlos Tavares est Out !
Tout puissant, Tavares l’était effectivement. Mais il était aussi de plus en plus controversé ces derniers mois, et les critiques fusaient de toutes part. On pense notamment au puissant syndicat américain du secteur automobile, et aussi au monde ouvrier italien. Deux régions ou la production des marques du groupe (Jeep et Chrysler aux USA, Fiat et Maserati en Italie) sont en grande souffrance, ce qui laisse craindre des fermetures d’usines. Les résultats financiers de 2024 sont aussi très en-deçà des résultats record de 2023, qui sont plus dû à des politiques rigoureuses d’économie, qu’à de grosses performances commerciales. Et c’est peut-être bien cette vision « court-termiste » de Tavares qui lui a valu tant d’inimités dans les hautes sphères de Stellantis.
Sans CEO
Et c’est ainsi qu’au terme d’un conseil d’administration qui s’est tenu ce dimanche, Stellantis a annoncé dans un communiqué que Carlos Tavares avait présenté sa démission, avec effet immédiat. On savait pourtant que sa succession était prévue à la fin de son contrat, en 2026, mais la tension était manifestement trop grande pour attendre jusque-là. La recherche d’un nouveau CEO est déjà lancée, et devrait aboutir durant le premier semestre 2025. En attendant, Stellantis ira de l’avant sans CEO, le patron ad-interim sera le Président John Elkann, de la dynastie Agnelli.
Clairement, il était temps que quelque chose change au sommet du groupe. Tavares disait un peu tout et son contraire depuis quelques mois, notamment en étant à la fois pour et contre la fin du thermique en 2035. Mais n’oublions pas qu’il aura fait d’Opel une marque rentable (après des années de déficit dans le giron GM) en l’intégrant à PSA, et qu’il a aussi rendu son lustre à Peugeot et Citroën. Qu’on l’aime ou pas, c’est une grande figure de l’automobile qui se retire aujourd’hui.