Interview Freddy De Mulder, Président de FEBIAC

il y a 2 j Stéphane Lémeret

« Le plus grand Salon en termes de représentation des marques. » Après un an d’absence dans les Palais du Heysel, le Salon de Bruxelles fait son grand retour en 2025, pour sa 101e édition. Quel sont les enjeux ? Bruxelles est-il « le dernier Salon », voire le nouveau grand Salon européen ? Nous avons posé toutes nos questions au président de FEBIAC, l’organisateur... Propos recueillis par Stéphane Lémeret

Auto Trends : Ca y est, tous les passionnées vont revenir au Heysel pour un vrai Salon de Bruxelles, après une année d’absence qu’on craignait définitive. Quelle est l’ambiance au sein de FEBIAC ? La pression, le stress, le plaisir ?

Freddy De Mulder : C’est une ambiance d’enthousiasme, je dirais. Nos membres sont ravis et la décision d’organiser un Salon a été prise aussi rapidement que facilement. C’est bien sûr un immense projet, c’est beaucoup de travail, mais pour la première fois, nous organisons le Salon avec l’aide d’un partenaire : The Red Line, l’agence avec qui nous avions déjà travaillé l’an dernier pour le eMotion Summit. La coopération est parfaite, et je pense que nous sommes en train de faire de ce Salon, un événement 5 étoiles.

AT : L’an dernier, justement, le Salon de Bruxelles était remplacé au Heysel par le Brussels Auto Show (BAS), organisé par les Hollandais de 402 Automotive. Leur concept très différent a attiré un public plutôt jeune, attiré par l'aspect tuning et réseau-sociaux, donc en gros par le côté fun de l’automobile. En avez-vous tiré une quelconque inspiration ?

FDM : Quand on organise un événement comme un Salon de l’Auto, on regarde forcément ailleurs pour comprendre de quelle manière le monde évolue, avec cet intérêt pour les influenceurs, la mode, le numérique… Honnêtement le BAS a été pour nous une sorte de référence. Sans eux, on aurait fait à peu près ce qu'on va faire en janvier prochain, mais nous avons appris des choses de ce qu’ils ont fait, et aussi de ce qu’ils n’ont pas fait. En l’occurrence, il y avait beaucoup de belles voitures au BAS, mais nous avons eu des retours allant dans le même sens : le public regrette de ne pas avoir pu s’asseoir dans les voitures. L’une des animations du Salon de Bruxelles 2025 sera justement de permettra au public passionné de s’asseoir au volant de supercars et d’hypercars. Ca ne s’est jamais fait dans aucun Salon dans le passé.

AT : Est-ce que ça n’attire pas aussi les dirigeants internationaux, les patrons de marques et de groupes, qui pourraient avoir l’envie de venir à Bruxelles avec quelques grandes Premières Mondiales ?

FDM : Difficile de vous dire quelles voitures sont là grâce à COTY ou non. Disons que le Salon aurait eu lieu sans COTY, avec autant de participants (plus de 60 marques représentant plus de 90% du marché belge, ndlr) ou presque. Mais le fait est que dès que nos membres se sont accordés à organiser le Salon, elles se sont entendues dans la foulée sur le fait qu’il était impératif que COTY vienne à Bruxelles. Car effectivement, sur base des enseignements d’il y a deux ans au niveau de la renommée du salon à l’échelle européenne, de la proportion de journalistes étrangers, et même du ticketing dans les pays limitrophes, c’est un énorme atout.

AT : Un atout aussi pour reprendre la place de Genève au rang de principal Salon européen ?

FDM : Très sincèrement, c’est une question que nous ne nous posons pas. Bien sûr, nous sommes contents de pouvoir dire que nous sommes le plus grand salon automobile en termes de représentation des marques. Mais nous préférons rester concentrés sur nos propres forces plutôt que de nous comparer aux autres.

AT : Mais justement, quelles sont ces forces ? Comment expliquer que vous vous portiez si bien, avec toutes ces marques présentes, alors que les autres grands Salon ont disparu, ou ne sont que l’ombre d’eux-mêmes ?

FDM : J’imagine que les facteurs sont multiples, mais il ne faut pas oublier que le Salon de Bruxelles est organisé par FEBIAC, donc par ses membres, donc par les exposants eux-mêmes. Le Salon et la façon dont il est organisé est validée par tout le monde, et pas un des exposants ne doit composer avec une décision qui lui est imposée. C’est ce qui à mon avis facilite pas mal les choses aussi à ce niveau-là.


AT : Et au-delà de ces facteurs très spécifiques de Bruxelles, n’est-il pas urgent pour les Salons de se réinventer et de s'ouvrir à la mobilité au sens large ?

FDM : Nous partageons totalement cet avis, puisque FEBIAC est une fédération qui représente la mobilité individuelle, durable et accessible à tous. C’est notre définition, notre raison d’être. Et en effet la mobilité individuelle, ça inclut forcément aussi les deux-roues, qu’ils soient motorisés, électrifiés, ou non, ainsi que les microcars, par exemple. C’est vrai que nous ne réservons pas vraiment de manière structurelle une place à cette mobilité au Salon 2025. Nous l’avons fait à plusieurs reprises dans le passé, cette fois-ci, non. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne continue pas à représenter ce secteur. Oui, nous continuons à le représenter, et je peux dire que sur les stands, vous allez voir un très grand nombre de deux-roues motorisées et autres moyens de transport individuels. Vous serez surpris ! Et qui sait, on pourrait peut-être organiser à nouveau quelque chose de spécifique l'année prochaine. En tout cas, on en parle. Nous verrons ça après le Salon 2025, où nous espérons plus de 300.000 visiteurs, des marques contentes d’être là, une ambiance énorme, et une vraie fête de l'automobile !

Mots-clés: Insolite

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