L’Europe envisage de s’ouvrir aux e-fuels neutres en CO2
C’est le Néerlandais Wopke Hoekstra, nouveau Commissaire européen à l’Action pour le Climat, qui l’a déclaré devant un parterre d’Eurodéputés : « Pour arriver préparés à l’échéance 2035, il nous faudra une approche technologiquement neutre, dans laquelle les carburants synthétiques auront un rôle important à jouer (…) ». Même son de cloche du côté de l’Espagnole Teresa Ribera, future vice-Présidente de la Commission sur les questions climatiques, pour qui ouvrir la porte aux e-fuel dans la mission de décarbonisation des transports, pourra « rendre confiance au marché et aux investisseurs. » Petite note au passage : Ribera est une farouche opposante aux carburants fossiles, preuve qu’on peut avoir des convictions écologique sans être obtus et/ou dogmatique.
Un énorme défi
Ces déclarations permettront donc de mettre les bouchées doubles sur les recherches en matière de carburants neutres en CO2. Car le fait est que le défi est énorme. Actuellement, leur production coûte entre 3 et 10 fois plus cher que celle des carburants classiques. Ce coût dépend énormément de celui de l’électricité, et de la capture de CO2. Certains estiment qu’une production « crédible » n’arrivera pas avant 2030, et que les volumes ne seront suffisants pour vraiment faire une différence que vers 2050. D’ici-là, pour réduire le coût, il faudra massivement investir dans l’électricité renouvelable et… dans le nucléaire.