La Belgique a besoin de 100 nouvelles bornes… par jour !

il y a 1 an | Laurent Zilli

Il n’y a pas qu’en Europe que le vœux d’électrification totale est de plus en plus mis en doute. Un rapport que vient de publier Mobia montre que la Belgique est très en retard par rapport à ses ambitions et aux effets de ses politiques.

Mobia est un groupement dans lequel se sont associés la Febiac, Renta (fédération des loueurs de véhicules) et Traxio (fédération des concessionnaires et garages). Ce groupement vient de publier un rapport édifiant sur l’état actuel du réseau belge d’infrastructure de recharge de voitures électriques, et surtout ce qu’il est urgent de mettre en place suite aux politiques favorisant (ou plutôt forçant ?) la transition électrique. Mobia part ainsi du changement de la fiscalité automobile entrant en vigueur le 1er juillet prochain. À partir de cette date, seules les voitures 100% électriques profiteront encore d’une déductibilité totale pour les indépendants et les entreprises. Et que va-t-il donc se passer ?

Manque de bornes

« Ces voitures électriques pourront en partie être rechargées au domicile ou au travail, mais aussi de plus en plus à des points de recharge accessibles au public », explique Mobia. « En effet, tout le monde ne possède pas sa propre allée ou ne travaille pas pour un employeur disposant d'un parking. » L’organisme estime que 2 millions de voitures rechargeables circuleront en Belgique d’ici 2030, ce qui nécessitera quelque 200.000 bornes publiques. On en compte 30.000 aujourd’hui, il faut donc en installer 170.000 de plus en 7 ans. Mobia a fait le calcul : cela équivaut au placement de 100 nouvelles bornes… par jour ouvrable. Une utopie. Et ce n’est pas la seule. Mobia de poursuivre : « En outre, il est extrêmement important que l'approvisionnement en électricité soit suffisant et renouvelable à tout moment et que nous ne soyons pas trop dépendants des aléas géopolitiques. L'électrification complète de tous les véhicules circulant sur nos routes nécessiterait 37 TWh de capacité électrique supplémentaire. Cela représente environ 50 % de la consommation actuelle. » La volonté politique de basculer vers le 100% électrique, au mépris de toutes les autres technologies ? Un bel exemple de « y a qu’à, faut qu’on ».

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