Un quart des voitures de Wallonie à la casse dans 2,5 ans ? Traxio demande une clarification urgente du décret.
À partir du premier janvier 2025, la Wallonie est censée devenir une zone de basses émissions, sans pour autant porter ce titre officiel. Il est prévu dans le décret du 17 janvier 2019 relatif à la lutte contre la pollution atmosphérique liée à la circulation des véhicules que les voitures Euro 0, Euro 1, Euro 2 et Euro 3 n’auront plus accès au territoire wallon au-delà d’une distance de 3.000 km parcourus. Le régime ne prévoit pas d’exception pour les ancêtres. Une année plus tard, dès le premier janvier 2026, les voitures Euro4 n’auront plus accès non plus sauf si elles ont été acquises avant 2019.
Préciser les modalités
« On est 4 ans plus tard. Il semble que le projet ait été mis au frigo : il n’existe toujours pas d’arrêté d’exécution. La question qui se pose par conséquent est de savoir si des milliers de voitures seront interdites de circulation en Wallonie à partir du premier janvier 2025 » constate Traxio. La fédération des professionnels de l’automobile lance dès lors un appel urgent au monde politique wallon afin de clarifier si le décret en question sera effectivement mis à exécution dès le premier janvier 2025 afin que « tant les citoyens wallons, les touristes flamands et étrangers, que les garagistes puissent se préparer à la nouvelle réalité qui devrait entrer en vigueur dans un an et demi ».
Quid de la dérogation ?
Le décret initial prévoit en effet une « dérogation temporaire d’accès », pour laquelle la Fédération demande également une clarification urgente des modalités. Celle-ci permettrait aux voitures munies d’une attestation visant à encourager la performance environnementale, d’accéder une année supplémentaire à la Wallonie. Cette dernière est particulièrement importante pour Traxio, puisque le secteur des garages investit dans un cadre/label (Eco-Expert) via des formations et du matériel de mesure des gaz d’échappement. Le secteur pourra donc aider à « nettoyer » les moteurs thermiques afin que ceux-ci répondent aux normes futures que les autorités devront encore fixer, et ainsi permettre aux véhicules de continuer à rouler en évitant des coûts de réparation majeurs.
Nettoyer plutôt qu’interdire ?
Plutôt que d’interdire de circulation ces véhicules, Traxio propose aux autorités une autre voie : celle du nettoyage. Plutôt que d’interdire purement et simplement l’accès/l’utilisation d’un nombre restreint de voitures à norme Euro 0-1-2-3, il serait plus intéressant d’investir à large échelle en entretien et ‘nettoyage’ de toutes les voitures à moteur thermique, quelle que soit la norme Euro auxquelles elles appartiennent. « Ainsi les voitures bien entretenues ne dépassant pas un certain niveau d’émissions (encore à déterminer par le monde politique) recevraient un bonus : elles pourraient rouler plus longtemps. En même temps, on réalisera à bref délai une dépollution à grand échelle et accessible à tous » explique la Fédération.
Une solution qui semble pleine de bon sens. Mais le monde politique l’entendra-t-elle ?