HUMEUR - "Voiture électrique: les politiques se plantent !"

il y a 3 ans | Maxime Pasture

Je ne cesse de le dire lors de discussions en famille, entre amis ou même entre voisins : même les grands pontes des marques automobiles ne croient pas que le véhicule électrique sera la seule solution…

On ne m’a jamais autant parlé de véhicules électriques que ces dernières semaines. Normal puisque l’été dernier, l’Europe a décidé d’interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique à partir de 2035. En Belgique, dès 2026, on ne pourra déduire un véhicule de société totalement que s’il est 100% électrique. Ça aussi, on en parle beaucoup car, chez nous, à peu près un véhicule neuf immatriculé sur deux est un véhicule de société.

Bref, ces annonces inquiètent beaucoup de monde autour de moi. « Bizarrement », ces gens se posent tous les mêmes questions : le jour où tout le monde roulera en électrique, comment allons-nous recharger ? D’où viendra cet approvisionnement massif en électricité ? Pour ne citer que l’exemple belge, nous avons déjà toutes les peines du monde à nous décider sur une sortie, ou non, du nucléaire. Si on dit stop, les centrales au gaz permettront-elles d’éviter un black-out ? Les pays voisins continueront-ils de nous approvisionner et, surtout, à quel prix ? Si ces inquiétudes persistent alors qu’en 2020, en Belgique, les véhicules électrifiés ne représentaient que 15% des nouvelles immatriculations, que va-t-on faire en 2035 ? Sans parler des problèmes de dépendance envers l’Asie pour les batteries, la pénurie de semi-conducteurs et les questions de recyclage…

Je vais peut-être vous surprendre mais, les responsables de marques automobiles avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger ces dernières années ont les mêmes interrogations : comment va-t-on réussir à alimenter un parc entièrement électrique en Europe ? La réponse vient des constructeurs, eux-mêmes, mais aussi du sport automobile : Mazda a été la première marque à rejoindre l’Alliance eFuel qui planche, entre autres, sur les carburants synthétiques ; Porsche et Siemens travaillent également activement sur ce sujet ; la F1 a prévu d’intégrer les biocarburants et carburants synthétiques d’ici peu ; le bioCNG se développe ; le marché de l’hydrogène aussi avec, on l’espère, un gros coup d’accélérateur donné par les organisateurs des 24 Heures du Mans en 2024, lorsqu’une catégorie hydrogène prendra vie avec l’appui d’une demi-douzaine de constructeurs.

En résumé, il serait plus judicieux de penser que l’avenir automobile neutre en carbone se construira avec un mix d’énergies diverses et pas seulement avec la fée électricité. Mais bon, ça, ce ne sont « que » les spécialistes du secteur automobile qui le pensent, et pas forcément nos politiques qui auront toujours le dernier mot…

maxime.pasture@autotrends.be

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