L'humeur de Christian Hubert : pourquoi tant de haine ?
Au Salon de l’auto, les activistes de Extinction – Rebellion n’ont rien trouvé rien de mieux que de taguer et même de griffer les voitures exposées ou sur le parking.
J’ai lu des critiques concernant la pourtant remarquable exposition James Bond qui fait jusqu’au 25 juin la part belle à la cinquantaine de bolides qui ont toujours été les vraies vedettes des aventures de l’agent 007. « Trop de luxe, trop de vitesse, trop de gadgets, sans rapport avec les réalités de la vie », bref trop d’éléments faisant l’apologie de tout ce que détestent les thuriféraires du bashing automobile. Je n’imaginais pas que la très intéressante et originale exposition « Permis de conduire » qui vient de se terminer au musée des Arts et Métiers à Paris serait également sous le feu des critiques alors que cette rétrospective de l’histoire des transports ne cherche qu’à faire intelligemment réfl échir aux défis que les constructeurs, les citoyens et les pouvoirs publics doivent relever et aux questions de mobilité qui déchaînent de plus en plus les passions. Je lis notamment : « La culture auto est en fait une méthode pour imposer l’automobile malgré tous ses inconvénients. Elle est illustrée par un matraquage incessant, quece soit par les expositions, le cinéma, la publicité. »
Publicité dont certaines ONG dogmatiques réclament l’interdiction pour les voitures ! Je lis aussi : « Comment s’est-on ainsi laissé enfermer dans ces foutues carrosseries ? Les communicants nous font avaler que la voiture est synonyme de liberté, de gain de temps, et même de virilité alors qu’il s’agit déjà de savoir qui a la plus grosse ». Ou encore : « Il y a urgence à rompre avec ce modèle. Qu’attend-on pour abandonner nos tires sur le bas-côté, dès demain ? »
À les entendre ou à les lire, on croirait que l’automobile a la même capacité de nuisance que le tabac ! Au contraire, des organisations comme « Permis de conduire » proposent des idées pour rendre la voiture plus vertueuse et socialement acceptable, pour s’adapter à des législations toujours plus contraignantes. Elles aident à sortir de la caricature gentils cyclistes contre méchants automobilistes.
Pourquoi tant de haine vis-à-vis d’un véhicule indispensable qui est non seulement un produit industriel de premier plan mais aussi un marqueur culturel, un objet d’art, de haute technologie, de rêve et de fantasme ? Il faut en tout cas avoir une sacrée dose de courage ou d’inconscience pour s’assumer automobiliste à l’heure actuelle. Mais chez Auto Trends, on n’en manque pas !
Christian Hubert fut un des principaux éditorialistes de la DH-Les Sports durant des décennies. Spécialiste, entre autres, de l’auto, il nous fait aujourd’hui profiter de son expérience.