L'humeur de Laurent Zilli : l’Europe, mieux qu’Agatha Christie ?

il y a 11 mois Laurent Zilli

En juin dernier, je vous suggérais de préparer le pop-corn pour mieux profiter du spectacle de cette chère Europe, se dépatouillant avec ses propres ambitions électriques. Pendant l’été, la saga a continué, avec son lot de rebondissements…

Commençons par un « Dans les épisodes précédents… ». D’abord, il y a eu l’Allemagne, d’ordinaire si disciplinée, qui a subitement rué dans les brancards, refusant de voter le 100% électrique en 2035 si on n’y ajoutait pas une exception pour les carburants synthétiques, neutres en CO2. L’Europe a cédé. Ensuite, il y a eu l’Italie (et quelques autres, dont la France), qui voulait la peau des normes Euro7. Allait-elle réussir ? Nous en étions restés à cette question. Suspense insoutenable…

Saison 2

Aujourd’hui, on sait : l’Italie et ses copains ont gagné. Il y aura bien une Euro7, mais identique à Euro6 en matière de gaz d’échappement. Double défaite pour la Commission, puisque le Parlement européen suggère même de repousser l’application d’Euro7 de 2025 à 2030. Tiens, verrait-on les premières fissures dans le vernis vert des institutions ? Entretemps, l’Europe s’est montrée revancharde sur les carburants synthétiques, exigeant qu’ils soient 100% neutres en CO2. À la production, au transport, à l’usage… Tout ! Mauvaise perdante, l’Europe. Et carrément faux derche, puisqu’elle est bien plus pointilleuse là-dessus que sur le bilan carbone… des voitures électriques. Alors pour montrer sa bonne foi, l’Europe a fait une grande annonce : allez hop, enquête sur les subsides que la Chine accorde à ses constructeurs. Si nécessaire, on fera péter les taxes à l’importation, parce que la concurrence déloyale, ça suffit !

Pendant ce temps… dans la guerre commerciale qui oppose les deux puissances, la Chine vient de restreindre drastiquement ses exportations vers les USA de germanium, de gallium, et de graphite. Des trucs avec lesquels on fabrique des batteries. Notez que ces trucs, on les trouve ailleurs aussi. Les plus grandes réserves de graphite, par exemple, sont au Brésil et en Turquie. Le problème est qu’il leur faudrait des années pour se mettre à niveau en matière d’extraction et de raffinage. Bref, la Chine tient toujours toutes les ficelles. Un pays l’empêche de vendre ses voitures électriques ? Elle l’empêche de fabriquer les siennes !

Spoiler…

Alors à votre avis, à quoi aboutira la grande enquête européenne ? Je ne voudrais pas vous spoiler la fin de l’histoire, mais je vois ça comme ça : l’enquête va montrer (ô surprise !) que les subsides chinois coulent effectivement à flots, l’Europe va imposer des taxes à l’importation, la Chine va répliquer en fermant les robinets de matériaux essentiels, les constructeurs occidentaux seront dans l’impossibilité de construire autant de voitures électriques que l’Europe voudrait, et cette dernière finira par dire « bon ben les gars, tout bien réfléchi, le 100% électrique en 2035, euh…. »

Finalement, l’histoire à rebondissements vire à la comédie burlesque. On voit le râteau sur le sol, et on voit l’Europe marcher fièrement dans sa direction… et bim !

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